Derrida
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Les collectes de l'Orloeuvre
   
     
Van Gogh, les souliers                     Van Gogh, les souliers
Sources (*) : Ah, l'art? Que des apories!               Ah, l'art? Que des apories!
Martin Heidegger - "Chemins qui ne mènent nulle part", Ed : Gallimard, 1962, p36, "L'origine de l'oeuvre d'art"

 

Mes bottines rouges (Martine Drai, 2009) -

La Chose se dérobe

L'oeuvre d'art nous fait savoir ce qu'est en vérité la chose

La Chose se dérobe
   
   
   
                 
                       

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Heidegger écrit cette phrase à propos d'un tableau de Van Gogh qui représente des souliers. Selon Meyer Schapiro, c'est celui-là, mais rien n'est moins sûr, il se pourrait tout autant que ce soit celui-ci - le seul (à notre avis) qui puisse avoir appartenu à une paysanne - puisqu'Heidegger prétend qu'il s'agit de chaussures de paysanne, et non pas de paysan (si vous voulez voir tous les tableaux de chaussures de Van Gogh pour vous faire une idée personnelle, vous les trouverez ici). Pour illustrer cette formulation, nous avons choisi un tableau récent de Martine Drai qui présente l'avantage d'être commenté par elle-même (à cette adresse, dernière consultation le 6 mai 2009). Si la formulation d'Heidegger vaut encore, elle doit bien valoir aussi pour ce tableau! Donc, selon Heidegger, le tableau met en présence de cette chose que sont des souliers, il la fait paraître dans l'oeuvre, il ouvre à ce qu'elle est. A partir d'une telle chose, on peut définir la vérité, la vraie, aletheia. Avec l'oeuvre d'art en général (pas seulement ce tableau), c'est l'avènement de la vérité qui est à l'oeuvre, c'est la vérité qui s'institue (pas moins).

Meyer Schapiro estime que Heidegger a projeté ses préjugés sur ce tableau, tandis que Derrida accuse Schapiro d'avoir, lui aussi, voulu se l'approprier en l'attribuant à cet animal urbain (selon lui) qu'était Van Gogh. Après tout, un tableau de ce genre n'est qu'un tableau, ce n'est pas une chaussure. Il n'est pas fait pour illustrer ce produit qu'est le soulier avec son utilité, il ne décrit rien de tel. Il ne sert à rien, il n'adhère à aucun sol, il laisse tomber toute activité subjective, il est inappropriable. Un tableau comme celui-là, c'est de la beauté libre et pure, ça tient debout tout seul, sans finalité.

 

 

Martine a porté ces boots lie-de-vin. C'était les siennes. Elle a sué dedans, elle les a usées de manière absolument singulière. Ces godasses ne peuvent être substituées à aucune(s) autre(s). Elles n'ont rien d'universel, ce sont les siennes, même peintes. Martine les aime, ces chaussures-là, et elle aime aussi celles des autres car elle aime les autres, et les chaussures les révèlent tels qu'ils sont, les autres, avec leur façon de marcher, la forme de leurs pieds, leur présence, leurs amours, leurs divertissements, leurs rencontres, etc... Plus les chaussures sont usées, plus elles sont belles, plus elles sont révélatrices, et plus elles sont les gardiennes de nos secrets. Quand elles vieillissent, quand elles tendent vers l'informe, elles vous rappellent ce qui vous échappe, passé et avenir, angoisse, attente et espoir. Ces chaussures, elles expliquent tout, elles expliquent même ce que vous cachez à votre psychanalyste! Qui contestera qu'en elles se concentre l'acte de création?

 


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