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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, inconditionnalités, principes inconditionnels                     Derrida, inconditionnalités, principes inconditionnels
Sources (*) : Derrida, le pouvoir, le souverain               Derrida, le pouvoir, le souverain
Jacques Derrida - "Etats d'âme de la psychanalyse - Adresse aux Etats Généraux de la Psychanalyse", Ed : Galilée, 2000, p47

 

Citizen Kane (Orson Welles, 1941) -

Derrida, violence, cruauté

Par habilitation d'un "Je peux", une pulsion de pouvoir annonce et organise, en-deça et au-delà de tout principe ou pouvoir institué, l'ordre symbolique

Derrida, violence, cruauté
   
   
   
               
                       

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1.

"Pulsion de pouvoir" est un syntagme inventé par Derrida, dans un autre texte écrit 30 ans plus tôt (Spéculer pour Freud, p431) pour désigner la pulsion qu'il disait à l'époque "la plus originaire", la plus "méta-conceptuelle" ou "métalinguistique". Elle traduit dans Etats d'âme de la psychanalyse certaines formulations trouvées dans les lettres d'Einstein et de Freud adressées en 1932 à la Société des Nations, parues sous le titre Pourquoi la guerre?. C'est d'abord Einstein qui parle de Machtbedürfnis (traduit en français par "besoin de puissance politique" et en anglais par "craving for power"), puis Freud qui argumente dans le même sens autour de la pulsion d'emprise. L'un et l'autre associent cette tendance à une autre tendance que Freud qualifie de pulsion de mort ou de destruction, ou parfois de haine, d'anéantissement, de cruauté ou d'agression. Quelle relation y a-t-il entre ces deux inclinations, l'une vers le pouvoir, l'autre vers la mort, toutes deux irréductibles, indestructibles? Freud ne le précise pas. Elles sont souvent combinées, intriquées, entre elles et avec les pulsions érotiques ou sexuelles. On peut, pour l'une comme pour l'autre, parler du mal souligne Derrida (p65), car la cruauté est indissociablement liée à la violence d'Etat (p66).

Mais revenons à la construction derridienne. Avant tout pouvoir constitué (toute institutionnalisation du pouvoir), il y aurait une pulsion de pouvoir, de l'ordre de la différance, de l'archi-écriture. Par un "Je peux", cette pulsion renouvellerait sans cesse le pouvoir, ou inaugurerait dans certaines circonstances un "nouveau" pouvoir, au-delà de tout pouvoir. Entre le commencement, le princeps, le principe, le principiel ou le principat, le souverain prince et le pouvoir, il y aurait équivalence. Le principe est le pouvoir, la souveraineté du pouvoir, écrit-il dans Etats d'âme de la psychanalyse (p48), ce qui pourrait être traduit en disant : le pouvoir, "c'est le pouvoir de commencer", le pouvoir de celui qui est habilité à dire : "Je peux" et à organiser par cet acte inaugural, performatif, un discours juridique et politique qui suscitera la foi, légitimera le serment.

Image issue de Citizen Kane, film de Orson Welles (1941), où la pulsion de pouvoir commence par séduire, avant de se transformer en pulsion de mort délétère.

 

 

2.

Avoir le droit de dire "Je peux", prendre ce droit, convoquer une séance inaugurale, des Etats généraux, c'est l'attribut du pouvoir, ce qu'a pu faire le roi de France en 1788 et aussi ceux qui après cette convocation ont changé les règles du jeu, ont instauré l'égalité entre les députés. C'est aussi ce qu'a fait Freud quand il a convoqué le premier congrès de l'Association Internationale de Psychanalyse (1910). Qui pourrait, aujourd'hui, convoquer des Etats généraux au-delà de l'Etat-Nation? demande Derrida. On ne convoque ce type de réunion que "dans les moments critiques, quand une crise politique appelle une délibération, et d'abord une libération de la parole en vue d'une décision d'exception qui devrait engager l'avenir" (Etats d'âme de la psychanalyse, p68).

---

Et pourtant, pour "fonder" une éthique, un droit et une politique capables de se mesurer aux événements du siècle, ce n'est pas vers la pulsion de pouvoir qu'il faut se tourner. Certes, comme le dit Freud, les pulsions de cruauté, de pouvoir ou de souveraineté sont impossibles à éradiquer. Mais il ne s'agit pas de les combattre avec leurs moyens. Il s'agit de trouver des détours, des voies indirectes, des transactions, des ruses, pour faire jouer la force d'Eros contre la pulsion de mort, pour limiter le déchaînement, la déliaison par d'autres liens, d'autres tâches, celles de la culture. S'il s'agit de commencer, c'est vers d'autres "principes" qu'il faut se tourner - au-delà de la pulsion de mort.

Par ses stratégies du possible, le pouvoir neutralise l'altérité de l'événement. Mais le "Je peux" performatif sur lequel il se fonde peut aussi déclencher d'autres événements, inattendus et irréductibles à l'ordre du symbolique.

 


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