On trouve ici une bibliographie d'Antonin Artaud et là ce qu'en dit Jacques Derrida.
La place d'Artaud est absolument singulière. Sa conception d'un théatre total où le texte compte moins que les sensations et le vécu immédiat posent la question de la voix au 20ème siècle et au-delà. A travers des mots comme expression ou cruauté, dans ses écrits, ses dessins, comme dans ses actes - y compris les plus autodestructeurs, il ne cesse de proférer, de conjurer et de jeter des sorts qui, malgré nous, nous atteignent. Artaud le Mômo est aussi fou qu'innocent. De simples mots de lui, comme celui de corps sans organe, suffisent à ébranler un monde. Son ambition était de restaurer le propre de l'homme, de son visage comme de son corps, par-delà le langage, la culture et toutes les institutions. A quoi pouvait ressembler ce propre? On ne le saura jamais.
Vu sous le prisme de la philosophie, il se situe au point extrême de la métaphysique occidentale. Il en montre la clôture, et il en prolonge l'événement, jusqu'à son dernier jour.
|