Derrida
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TABLE des MATIERES :

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CinéAnalyse : en collectant, accueillant, portant, plagiant                     CinéAnalyse : en collectant, accueillant, portant, plagiant
Sources (*) : Au - delà de l'être : l'œuvrance               Au - delà de l'être : l'œuvrance
Calixthe Daggoua - "Répliques et réplications", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 20 juillet 2009 Orlœuvre, le nom donné à ce qu'il aura fallu faire

[(CinéAnalyse) : En collectant, accueillant, portant - au risque de la trahison ou du plagiat]

Orlœuvre, le nom donné à ce qu'il aura fallu faire
   
   
   
Le cinéloft du Quai Le cinéloft du Quai
La consumation de l'œuvre               La consumation de l'œuvre    
                       

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--- Tout ce que nous faisons ici, quel que soit le nom que nous lui donnons, quel que soit le degré de transformation ou d'inventivité de notre travail, tout ce que nous produisons ici peut être qualifié de collectes (au pluriel). Collecter c'est ramasser, recueillir, donner. Pourquoi ramasse-t-on? Pourquoi récupère-t-on des choses abandonnées, laissées pour rien, jetées? Si tu m'avais posé la question, ma première réaction aurait été de dire que nous n'avons aucun but. Nos collectes s'apparentent à des dons. Comme tout don pur, elles n'exigent aucune reconnaissance, aucune réciprocité, aucune approbation. Il faudrait que nous n'ayions aucun projet, que nous ne soyons poussés par aucun sentiment ni par aucun calcul. Une telle hypothèse, il faut bien le reconnaître, est peu crédible. Si nous ne tirions aucune satisfaction de notre travail, si nous n'en retirions aucune fierté d'aucune sorte, pourquoi le ferions-nous? Imaginons un donateur qui décide de faire un don par compassion ou par pure générosité. S'il apprécie ces qualités, s'il se les attribue à lui-même, alors il se paye de son don sous la forme narcissique de l'estime de soi. Il ne s'agit plus d'un don, mais d'un échange. Nous sommes pris dans la même contradiction. D'une part nous trouvons un certain plaisir à mettre à la disposition d'autrui ce que nous collectons (et cela n'a rien de condamnable); mais d'autre part, pour que ces collectes soient vraiment de pures collectes, il faut que nous nous vidions de toute intention. Dépourvues de tout contenu a priori, les collectes seraient alors dignes de ce nom.

AXIOME : Ce qui, dans le supposé original, fait oeuvre, peut tout autant faire oeuvre dans la re-production.

--- Sans doute peut-on assigner à chaque oeuvre un commencement, un point de départ, une source. Les collectes orloviennes n'ignorent jamais la source. On la mentionne explicitement, on la respecte, on avertit les citoyens et les visiteurs. GARE Á VOUS! Ce qui vous est montré, cet extrait, ce fragment, ce détail singulier, cette réplication ou cette reprise, appelez-le comme vous voudrez, mais ça n'est pas l'original. Où se trouve l'original? A vrai dire nous n'en savons rien, pour ce qui nous concerne, nous en avons perdu toute trace. Nous avons gardé la mémoire du fait qu'il y a eu à un moment donné réplique ou récupération. Nous tenons à cette mémoire pour toutes sortes de raisons, qui vont de la nécessité juridique de mentionner fidèlement un crédit ou un copyright au désir de connaître la généalogie de cette copie, ou encore à notre intérêt pour l'histoire de l'art ou l'érudition en général. Mais tout cela n'empêche que l'original, pour nous, est une sorte de mythe. Pour les collectes, la re-production ne peut pas être une contrefaçon au sens de la loi car, tant qu'on n'a pas d'autre souci que de collecter, il ne peut y avoir ni original, ni référent. Il y a quelque part une chose laissée telle quelle, qui suit son parcours de son côté, et d'autre part une réitération qui ne manque pas d'originalité (avec ou sans guillemets), qui suit son parcours de son côté.

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Propositions

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[Les grandes constructions de l'histoire s'édifient en reprenant le principe du montage : découvrir dans l'analyse du petit moment singulier le cristal de l'événement total]

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L'Orloeuvre, plus d'une collection

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Dans le fatras de l'Orloeuvre, aucun élément ne peut prendre le pas sur un autre

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Pour qu'une oeuvre littéraire surgisse comme telle, il faut que le texte, qui comparaît lui-même devant la loi d'un autre texte, ait le pouvoir de faire la loi

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Ecrire veut dire greffer : incisions violentes de citations dans le texte, qui en contaminent le contenu

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[Citer, plagier, copier, tel est le triptyque qui met l'oeuvre en mouvement; mais - si c'est une oeuvre - elle ne s'arrête pas là]

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L'art de citer sans guillemets est en corrélation très étroite avec la théorie du montage

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[Dans le postmoderne, ce qui est en jeu n'est pas le nouveau, mais la répétition (ou la citation)]

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L'Orloeuvre et le droit d'auteur

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L'Orloeuvre opère par greffes sur un texte qui n'est jamais le sien propre

- Scripteur : Pourquoi faire tout cela? A quoi bon continuer? J'ai hésité entre plusieurs titres : Collectes idixiennes (puisqu'Idixa est le nom de domaine dont j'ai hérité), Collectes orloviennes (l'Orlœuvre est un nom que j'ai choisi et que je continue, d'une certaine façon, à préférer à d'autres), et finalement j'en suis resté à cette phrase impérative, cette dimension du "Il faut". Il faut écrire, il faut oeuvrer, il faut collecter - je n'obéis pas à ces phrases elles-mêmes collectées, j'y acquiesce. Je les accepte comme règles de mon écriture, de la tâche à laquelle je souscris et de ma fiction, avec cette petite ou grande nuance, que de nombreux lecteurs rejetteront : écrire, oeuvrer, c'est aussi déconstruire. Avec cette dernière formulation, je sors de l'injonction et aussi, me semble-t-il, de l'acquiescement. Certes, c'est après Jacques Derrida que je le dis, et d'après lui; mais ce qui entraîne ma conviction remonte à la fois beaucoup plus loin, vers quelques archi-croyances qui n'ont probablement rien à voir avec les lectures philosophiques, et beaucoup plus près, car il ne fait pas qu'affirmer cela, il le démontre avec rigueur. Et cette démonstration, j'entends la poursuivre, la prolonger, avec les mots et les thématiques qui sont les miens. On m'accusera peut-être de faire du prêchi-prêcha derridien, mais je n'en ai cure.

- John : Ce qui compte n'est pas ce qu'on dit de toi, mais ce que tu fais effectivement.

- Scripteur : Je ne suis pas le dernier à me poser des questions, mais je n'ai pas encore rencontré le juge qui me donnera le verdict, favorable ou défavorable. Alors je continue.

 


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