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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
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L'oeuvre diffère sa loi | L'oeuvre diffère sa loi | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Daniel Payot | Daniel Payot | |||||||||||||||
Daniel Payot - "Anachronies de l'oeuvre d'art", Ed : Galilée, 1990, pp209-210 - |
L'oeuvre, une seule fois | [Ce que nous appelons "oeuvre" est la différance de la loi singulière qui se diffère en elle] |
L'oeuvre, une seule fois | ||||||||||||||
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L'artiste moderne est le premier à réfléchir à la crise générale de la mimesis. Avec la disparition de toute règle, de tout modèle et de toute codification, plus rien ne vient assurer d'avance l'"oeuvre d'art" de sa propre existence. Il n'y a ni origine, ni législation, ni exemple, ni légitimité, ni histoire de l'art, ni procédure, ni anticipation qui lui garantisse ce titre incertain. Sa qualification excède le pur présent, elle ne tient qu'au mouvement par lequel elle s'écarte d'elle-même. Toute "précédance" légitime ayant disparu, ce qui se crée est une oeuvre future, non contemporaine d'elle-même, dont l'origine n'est pas donnée d'avance, mais est toujours à venir, en fonction de ce qui aura été fait (un futur antérieur qui, selon Jean-François Lyotard, est caractéristique de la postmodernité). L'artiste moderne ne travaille pas sans règles ni lois, mais c'est à chaque oeuvre, une fois unique, de lui faire découvrir. Par son autonomie même, l'art moderne est condamné à s'ouvrir à une extériorité désormais sans nom. L'oeuvre ne pouvant ni s'assurer d'elle-même, ni s'accorder à la loi qui lui vient de l'autre, son être est en avant, toujours plus loin, toujours à venir. Elle se promet comme oeuvre, en anticipant en elle le recueil de "sa" loi (la loi singulière de cette oeuvre singulière). Chaque oeuvre est une auto-réflexion, la critique du langage par lui-même, fermée dans la singularité de son matériau, de ses éléments hétérogènes. Elle ne promet aucune réconciliation avec l'universel, aucun accomplissement. L'oeuvre est une énigme. Elle doit répondre d'une relation à la loi, mais sans avoir rapport avec elle. Etant originairement hors de soi, elle ne peut recueillir l'événement de son inscription que dans le temps. "La loi de l'oeuvre se diffère sans terme; ce que nous appelons "oeuvre" est la différance de la loi : c'est pourquoi l'oeuvre est temps, et n'est pas seulement "dans" le temps; elle est, dans sa singularité, l'un des "temps", l'une des époques multiples, innombrables - et les oeuvres sont innombrables - de cette différance" (Anachronies de l'oeuvre d'art, pp209-210). L'oeuvre ne se pose la question de ce qu'elle est qu'en se posant comme oeuvre dans la fidélité à la loi qui la délimite (une loi qui n'est pas là), laissant oeuvrer la différance.
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-------------- Propositions -------------- -L'oeuvre moderne est à elle-même sa propre origine, mais cette origine n'est pas donnée d'avance, elle est toujours à venir en fonction de "ce qui aura été fait" -L'oeuvre est cet espace encore vide de signification, dont les limites n'enserrent (pas encore) de contenu tangible, mais qui témoigne d'une fidélité à ce qui prescrit d'interrompre -L'art contemporain achoppe sur une antinomie qui le fait vivre : l'oeuvre ne doit rien promettre, mais elle se promet cependant elle-même comme oeuvre -Devant le retrait de tout modèle, l'oeuvre moderne met à nu la tension de toute oeuvre d'art : n'exister que dans l'écart de son être temporel -L'oeuvre est une énigme : elle répond d'une relation à la loi sans avoir rapport avec elle -Par son autonomie même, l'art moderne est condamné à s'ouvrir à une extériorité désormais sans nom |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Payot ArtDiffere AA.BBB PayotParcoursDD.LDD ArchiOeuvreUniqueKF.LLK CM_ArtDiffere Rang = JGenre = - |
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