Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, le mal                     Derrida, le mal
Sources (*) : Derrida, l'humain               Derrida, l'humain
Jacques Derrida - "Force de loi - le "Fondement mystique de l'autorité"", Ed : Galilée, 1994, p143- Prénom de Benjamin

 

Album d'Auschwitz -

Derrida, le mal radical

Aucun humanisme ne peut se mesurer à la "solution finale", cette chose sans nom; et pourtant il ne faut pas succomber à la tentation de l'irreprésentable ou de l'ininterprétable

Derrida, le mal radical
   
   
   
Derrida, la Shoah Derrida, la Shoah
               
                       

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Jacques Derrida prend pour point de départ Critique de la violence, un texte où Walter Benjamin oppose à la violence mythologique, étatique et légale, un autre type de violence, la violence divine, fondé sur une justice immédiate, irréductible à quelque règle calculable que ce soit. Si le nazisme, où police, puissance étatique et rationalité industrialo-scientifique se confondent, est le point d'aboutissement le plus radical de la première logique, alors on ne pourrait pas en faire l'analyse ou la critiquer avec les mêmes moyens intellectuels. On ne pourrait s'appuyer ni sur le droit (la démocratie parlementaire), ni sur d'autres concepts - qu'ils soient philosophiques, moraux, sociologiques, psychologiques ou psychanalytiques, car cette analyse n'aboutirait qu'à un simulacre de raisonnement d'où la responsabilité et l'impact du témoignage seraient exclus. Derrida ne conteste pas complètement cet argumentaire qu'il attribue fictivement à Benjamin (un Benjamin qui aurait eu la capacité d'anticiper la Shoah dès 1921). Il reconnaît que, pour être à la mesure de l'événement, il faut partir de ce que le nazisme, par la singularité de la "solution finale", cherche à annihiler : l'autre comme tel, la singularité de l'autre (son nom, sa mémoire). Mais il ne faut pas renoncer à analyser la "solution finale" comme un événement historique.

 

 

Le projet nazi vise à séparer radicalement le droit de la justice [il se sert du droit en détruisant tout ce qui peut ressembler à la justice]. Le point de divergence entre Benjamin et Derrida, c'est que le premier estime que cette incommensurabilité est indépassable. Il prend parti pour une justice inacessible, d'essence divine, contre un droit mythique qu'il associe à la brutalité de la police. [Une telle justice, comme dans l'histoire biblique de Qorah, est ininterprétable, indécidable]. Pour Derrida, même si la justice est irréductible au droit, il faut des compromis qui puissent conduire à des décisions, [voire une alliance], entre ces deux dimensions hétérogènes [quoique sur le mode de l'affirmation déconstructrice]. Derrida condamne fermement la position benjaminienne qu'il trouve redoutable, insupportable, et même terrifiante. Il la rapproche de celle de Heidegger, voire des nazis eux-mêmes (en l'inversant).

 


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