Derrida
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CinéAnalyse : en laissant l'autre venir chez soi (hospitalité)                     CinéAnalyse : en laissant l'autre venir chez soi (hospitalité)
Sources (*) : Le cinéloft du Quai               Le cinéloft du Quai
Tavleen Elswar - "Tensions vers l'autre appui", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 23 mars 2014

 

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[(CinéAnalyse) : En laissant l'autre, l'étranger, l'hétérogène, venir en soi, chez soi (l'hospitalité et son contraire)]

   
   
   
                 
                       

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1961.

- Viridiana (Luis Bunuel, 1961).

Pour prétendre offrir l'hospitalité, il faudrait d'abord être chez soi.

1964.

- Mary Poppins (Robert Stevenson).

L'étranger féérique.

1968.

- Teorema (Paolo Pasolini).

1976.

- Le locataire (Roman Polanski).

1977.

- Rencontres du troisième type (Steven Spielberg).

1981.

- My dinner with Andre (Louis Malle).

- Roar (Noel Marshall).

1987.

- Bagdad Café (Percy Adlon).

1999.

- Les Noces de Dieu (Joao Cesar Monteiro).

2003.

- Adieu (Arnaud des Pallières, 2003).

2010.

- Hospitalité (Koji Fukada).

2015.

- Everything will be fine (Wim Wenders).

2017.

- Mother! (Darren Aronovski).

2018.

- Heureux comme Lazzaro (Alice Rohrwacher).

2019.

- Adam (Maryam Touzani).

2021.

- Trouble-fête (Alina Yklymova).

2022.

- Baby Sitter (Monia Chokri).

- R.M.N. (Cristian Mungiu).

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Laisser l'autre, l'hétérogène, venir en soi, c'est extrêmement difficile dans la vie courante, presque impossible. Il y faut toutes sortes de détours, du genre de ceux que raconte André Gregory dans My dinner with Andre (Louis Malle, 1981), qui montre la transformation subtile que cette expérience peut produire en nous. Malgré le passage du temps, l'oubli, la distance (C'est du cinéma), cette transformation peut perdurer. La faire perdurer, c'est peut-être la finalité même du cinéma qui, par essence, doit porter l'autre. Si je vais voir un film, puis un autre, puis un autre, c'est justement à cause de cette prévalence de l'autre. Sur ce plan, sa liberté est grande. La figure de l'autre est absolument sans limite. Il peut y avoir derrière cet autre encore un autre, une altérité encore plus différente, plus bizarre ou pire que la précédente, une altérité plus manifeste, plus visible ou plus cachée. On peut la montrer comme telle, et c'est alors, par exemple, un Lazzaro (Alice Rohrwacher, 2018), ou en montrer les effets terribles et douloureux. Dans Everything will be fine (Wim Wenders, 2015), l'écrivain a commis un acte involontaire qui le plonge dans la détresse, la culpabilité. Il ne peut pas refuser d'en être imprégné, de porter en lui la contre-signature de cet autre qui est venu perturber sa route. Mais on peut aussi montrer l'altérité dans ce qu'elle a de plus proche comme dans Adam (Maryam Touzani, 2019). La fabrique de l'hospitalité est complexe, elle a toutes sortes de degrés, de modalités, de cheminements pour y accéder ou au contraire s'en débarrasser. Les uns commencent par l'inconditionnel à la façon de Warda, la petite fille d'Adam, les autres font la marche inverse, vers l'inconditionnel, comme sa mère Abla. C'est la même histoire, mais vécue et ressentie différemment.

 

 

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