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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
L'oeuvre, au - delà du performatif                     L'oeuvre, au - delà du performatif
Sources (*) :              
Pierre Delain - "Pour une œuvrance à venir", Ed : Guilgal, 2011-2017, Page créée le 23 février 2015

 

Le miroir, double portrait des epoux Arnolfini (Van Eyck, 1434) -

Avec son énigme irrésolue, le "double portrait des époux Arnolfini" (Van Eyck, 1434) témoigne, en silence, des apories de l'"oeuvre performative"

   
   
   
               
                       

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Dans la Vérité en peinture (pp399-401), Derrida aborde le cas du Double portrait des époux Arnolfini, peint par Van Eyck en 1434, exemple typique de peinture performative sous la forme d’une « œuvre-témoignage », dont il dit qu’elle « devrait constituer une épreuve majeure pour de nouvelles analyses ». Sans indiquer en quoi pourraient consister ces nouvelles analyses, il reprend telles qu’elles les thèses d’Erwin Panofsky.

Le tableau serait :

- la reproduction d’une cérémonie de mariage peut-être clandestine, mais cependant conventionnelle (la marque) ;

- une double signature du peintre par le biais de la mention « Johannes de Eyck fuit hic, 1434 » écrite de sa main, à laquelle s’ajoute son reflet associé à celui d’un compagnon, dans un miroir convexe : une image dans l’image qui atteste de la présence, à cette date précise et unique, ici et maintenant, de deux témoins. Tout, dans cette image – qui est une sorte d’écriture graphique -, y compris un détail étrange, deux paires de socques abandonnées – indice du caractère sacré de la cérémonie selon Panofsky -, semble confirmer l’hypothèse d’un mariage.

On peut, pour analyser cet exemple choisi par Derrida dans le champ de la peinture «classique», et en s’appuyant sur l’appel fait aux «nouvelles analyses», faire état de recherches qui n’étaient pas disponibles en 1978. Depuis Panofsky, d’autres études des « historiens d’art » mettent en doute l’identité des « époux Arnolfini ». Selon les documents conservés, aucun des deux frères Arnolfini vivant à l’époque (et dont l’existence est attestée) ne se serait marié à cette date. On a donc émis l’hypothèse que le tableau pourrait avoir été peint en mémoire d’une épouse déjà morte ; ou bien pour une autre raison, car au lieu de tendre la main droite (ce qui était la règle dans les mariages de l’époque), l’homme tend la main gauche.

On trouvera ici une reproduction complète de ce tableau.

 

 

La question, Que fait le tableau ? apparaît désormais comme indécidable. Est-ce un mariage ? Un deuil ? Ou aucun des deux comme le soutient Hubert Damisch, qui fait remarquer que les lignes perspectives ne convergent pas en un point, mais en deux points (tous deux dans le miroir convexe) et qu’en conséquence, s’il est une position de témoin dans ce tableau, ce ne peut être que celle du spectateur - ou plutôt de deux spectateurs car cette position est dédoublée.

Si l’on considère que le Double portrait des époux Arnolfini est, pour le regardeur moderne, une peinture à l’œuvre, c’est-à-dire une œuvre performative, elle présente cette caractéristique supplémentaire de représenter pour nous l’indéterminabilité même de l’acte (Aporie n°2 de l'oeuvre performative). L’hésitation entre le succès et l’échec qui souciait John L. Austin, le clignotement qu’Erwin Panofsky cherchait à éliminer en privilégiant une interprétation déterminée, conventionnelle (le mariage), est érigé par Derrida en principe – un principe que l’on retrouve au-delà même de ses analyses. Entre acte conventionnel et événement exceptionnel, on ne peut pas trancher (Aporie n°1). L’œuvre rend compte, inconditionnellement, de cette double aporie.

 


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