Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, Heidegger                     Derrida, Heidegger
Sources (*) : Derrida, la différance               Derrida, la différance
Jacques Derrida - ""Politiques de l'amitié", suivi de "L'oreille de Heidegger"", Ed : Galilée, 1994, p393

 

Combat et Nus (Picas¡so, 1921) -

Derrida, l'amitié

Toute l'oeuvre de Heidegger se rassemble autour d'une force marquante, le combat (Kampf) qui unifie d'avance l'aimance (phileîn), le logos et le polemos

Derrida, l'amitié
   
   
   
Dans toute oeuvre, un discord inouï Dans toute oeuvre, un discord inouï
               
                       

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On trouve une étrange tension dans l'évolution de Heidegger. En 1935, deux ans après sa démission du rectorat, il insiste encore sur l'affinité entre le logos et le polemos (qu'il traduit par le mot allemand Kampf, combat) : "Polemos et logos, c'est le même", dit-il [Polemos = Logos]. Mais vingt ans plus tard, en 1955, c'est sur l'affinité entre le logos et das Liebe (phileîn, un verbe grec qu'on peut traduire par "aimer", et que Derrida traduit par "aimance") qu'il insistera. Le logos, dira-t-il alors, se rassemble en une harmonie, une consonance de l'être [Phileîn = Logos]. Ce glissement du combat (Kampf - à rapprocher d'un autre Mein Kampf, hitlérien) à l'harmonie ne peut pas être isolé du contexte politique. Dans les années 1930, Heidegger déclarait la guerre; dans les années 1950, il déclare la paix. On peut dénoncer dans cette évolution un opportunisme politique et l'on n'aura pas tort, d'autant moins que Heidegger n'a cessé d'entretenir l'équivoque. Mais, selon Derrida, la contamination du discours heideggerien par l'idéologie hitlérienne et le contexte politique ne sont pas des déterminations suffisantes.

Pour définir l'"essence" allemande, en 1933-35, Heidegger cite trois obligations essentielles : le travail, l'armée, le savoir. Il faut rassembler le peuple autour de ces obligations en une communauté de combat. Selon Derrida, ce combat "rassemble en vérité toute l'oeuvre de Heidegger". Aussi originaire que le moment de discorde ou de nostalgie qui, chez Héraclite, a été celui de la naissance de la philosophie, il ne se borne pas à la guerre ou à la politique : il est essentiel à l'éducation, au questionnement, au savoir. La discordance inouïe qui s'imposait à lui dans les années 30 doit être sacrifiée, remplacée par le privilège d'une dimension d'accord, d'harmonie ou de rassemblement. Mais ce n'est qu'un recouvrement, une enveloppe. S'il faut réconcilier, c'est que jamais le combat n'a cessé. Les deux dimensions coexistent en une "philopolémologie".

Pour qu'il y ait rassemblement d'une communauté ou d'un peuple, il faut un combat contre un ennemi. Ici Heidegger rejoint Carl Schmitt : sans opposition ouverte, sans combat [sous-entendu : du peuple allemand contre ses ennemis], le groupe ne peut pas s'identifier, il ne peut pas accéder au politique. Une communauté n'est communauté que en tant qu'elle combat. Sans un enjeu majeur, une guerre totale, le peuple risque la disparition absolue.

 

 

Jacques Derrida semble assimiler cette force originaire que Heidegger désigne par Kampf à ce qu'il nomme la différance. "Le combat est ce qui tient et maintient l'opposition (Gegensatz). Il la maintient ouverte, ce qui peut vouloir dire à la fois ouverte au deux de la différence et ouverte, dans et par la différence, au-delà du deux ou entre les deux. Il est l'ouverture du deux qui maintient non seulement la différence, l'intervalle entre deux, mais l'entre-deux comme face-à-face du duel, contradiction dans l'un l'autre, de l'un contre l'autre, de l'un à la rencontre ou à l'encontre de l'autre" (p399).

Et encore : "Tout ce qui se dit et se répercute ici avec une telle insistance en selbst ou auto (affirmation de soi, définition de soi, autonomie, etc.) signifie bien que le rapport à soi, l'appropriation de soi, le retour authentique à soi passe par l'ouverture de cette opposition du dedans qu'est le combat, ce différend interne qui porte en soi ou auprès de soi la résistance de l'adversaire, l'écoutant et lui obéissant à la fois. Le combat rassemble avec soi, il est le rapport à soi comme différend" (p400).

 


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