Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, Lévinas                     Derrida, Lévinas
Sources (*) : Derrida, violence, cruauté               Derrida, violence, cruauté
Jacques Derrida - "L'écriture et la différence", Ed : Seuil, 1967, pp191-192, Violence et métaphysique

 

The Brabant Chronicle (Jan Van Boendale, 1280-1351) -

Derrida, silence, mutisme

On ne peut réprimer la pire violence - celle du silence primitif et pré-logique -, respecter l'autre, que dans la finitude d'une expérience, un compromis pacifiant entre le moi et l'autre

Derrida, silence, mutisme
   
   
   
               
                       

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Derrida s'appuie, en 1963, sur Hegel et Husserl pour soutenir que le discours est originairement violent. La guerre est indissociable du surgissement de la parole. Pour lui faire la guerre, il faut se faire violence, se réapproprier la négativité qui est déjà dans le phénomène. Contrairement à ce que dit Lévinas, le moi qui sort vers l'autre ne dépasse pas cette violence, il est nécessairement soi. C'est une tragédie, mais aussi une "évidence absolument principielle" [celle la phénoménologie husserlienne]. "Aucune philosophie responsable de son langage ne peut renoncer à l'ipséité en général", écrit-il. Et encore : la forme "irréductible, absolument générale et inconditionnée de l'expérience" c'est l'égoïté.

La position de Lévinas, qui voudrait trouver dans le visage, l'infiniment autre ou l'autre infini, une "paix au-delà de l'histoire", lui semble dangereuse. Dans l'histoire, la violence est irréductible, on ne peut pas l'abolir en faisant appel à une force étrangère à notre monde. On ne peut pas lutter contre le nihilisme par l'eschatologie, car c'est supposer qu'elle a déjà, ici et maintenant, tenu sa promesse. Tenter d'abolir la violence sans violence seconde, c'est prendre le risque de déclencher, au contraire, la pire violence, la violence absolue, celle du silence primitif [c'est-à-dire le mal radical]. Pour avoir une chance de réduire, de limiter la violence, il faut avouer sa participation.

Pour le Derrida de cette époque (texte écrit en 1963), l'infini est aussi le mauvais infini, celui qu'on retrouve dans la violence irréductible. Seul un compromis pacifiant entre entités finies, où le même et l'alter égo se rejoignent, peut borner la violence. La paix ne peut être qu'économique.

Derrida s'oppose-t-il frontalement, dans ce passage, à Lévinas? Peut-être pas. Malgré l'"essence irréductiblement égoïque" de l'expérience dont témoigne Husserl, la philosophie peut s'ouvrir d'abord à la raison, mais aussi à la question : elle peut se laisser questionner par la philosophie (dit-il p192), c'est-à-dire par la production d'une oeuvre. Cette position-là pourrait être une sorte de compromis acceptable par Lévinas et Derrida.

 

 

Après cette prise de position, Jacques Derrida a beaucoup évolué. Dans les années 1990, les inconditionnalités (hospitalité, don, pardon, etc), se sont imposées dans son oeuvre. L'impossibilité du "il faut", qu'il reprochait à Lévinas, est l'un des traits essentiels de ces inconditionnalités. Dans ses séminaires des années 1998-2002, le "moi" qui se reconnait comme lui-même (ipse) est très proche des descriptions de Lévinas. Derrida le rapproche du souverain, cette figure masculine de l'autoposition phallique. Peut-être le point de rebroussement se situe-t-il dans le prochain texte que Derrida consacrera à Lévinas, En ce moment dans cet ouvrage me voici (1980). Le présent-vivant y sera devenu "ici-même", et Derrida reconnaîtra à travers l'illéité ou plutôt l'elleité, la légitimité du "il faut" lévinassien, cette légitimité dont il assume déjà, dans Violence et métaphysique, la radicalité :

"La métaphysique de Lévinas présuppose en un sens - du moins avons-nous tenté de le montrer - la phénoménologie transcendantale qu'elle veut mettre en question. Et pourtant la légitimité de cette mise en question ne nous en paraît pas moins radicale" (p195).

Et plus loin : "Par-delà tous les malentendus sur la littéralité de l'ambition husserlienne, la phénoménologie et l'eschatologie peuvent interminablement entamer le dialogue, s'entamer en lui, s'appeler l'une l'autre au silence" (p196).

 


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