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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, théologie négative | Derrida, théologie négative | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, Dieu | Derrida, Dieu | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "Sauf le nom (Post-Scriptum)", Ed : Galilée, 1993, p82 - - |
Derrida, le rien, khôra | Double bind de la théologie négative : son autorité lui vient de son désir de dire, par sa bouche et d'une voix juste, le propre de Dieu - qui consiste à n'avoir rien en propre |
Derrida, le rien, khôra | ||||||||||||||
Derrida, la voix | Derrida, la voix | ||||||||||||||||
Derrida, le désir | Derrida, le désir | ||||||||||||||||
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Il faut du propre. C'est le côté théologique de la théologie négative. De sa propre bouche, de sa voix, elle dit le propre de Dieu, elle prétend dévoiler aux disciples le secret ou la vérité divine. C'est une sentence, un verdict d'où lui vient son autorité. Mais d'un autre côté, comme l'écrit Angelus Silesius, ce propre divin, c'est ne rien avoir, vouloir, savoir (Le pélerin chérubinique, II, 132). Il y aurait donc un propre qui ne serait pas un propre, un propre qui serait l'expropriation même : kénose, renoncement, délaissement. Le dogme qu'elle énonce avec la plus grande assurance, elle s'en dissocie, elle le critique radicalement. Par un mouvement permanent de rébellion interne, elle conteste la tradition dont elle semble provenir. Elle vise l'identité à soi de la théologie; mais cette identité, elle la conteste en sa racine. Au cœur de chacune de ses thèses, se trouve un principe d'auto-destruction, une hyperbole paradoxale, une folie contradictoire qu'elle tend à généraliser, à transformer en mouvement à visée universelle, au-delà de l'être. Enracinement contre déracinement, les deux coexistent, principe contre principe. D'une part, la théologie négative est affirmative, déclarative, mais d'autre part, elle est sceptique. On peut comparer cette suspension de toute certitude, cette mise en parenthèse de la doxa, à celle de la phénoménologie. De même que celle-ci reste fidèle à la science, la théologie négative reste fidèle à l'injonction onto-théologique originelle. Mais ce contrat qu'elle a signé, il faut aussi qu'elle en contresigne la rupture. En répondant du "vrai" nom de Dieu, en désirant le dire tel qu'il est, par-delà les idoles, en rejettant toutes les attributions inadéquates, elle réaffirme la voie de la vérité, une vérité qui ne peut se dire qu'en débordant la langue, en se débordant soi-même. |
En tant que tradition transmissible, répétable, formalisable, la théologie négative se situe au croisement de la mystique chrétienne et de la métaphysique d'origine grecque. C'est là, et là seulement, qu'elle s'est présentée comme telle, c'est là qu'elle a trouvé son idiome, son concept, qui à la fois l'enracine et l'exproprie. Depuis l'intérieur de la révélation chrétienne, elle conteste à la racine l'idée d'une identité ou d'une intériorité à soi (p85). On pourrait croire que son discours est intérieur au christianisme, mais son retrait, sa kénose, la libère de toute autorité. Etrangère à l'idée de péché, méfiante devant l'espoir de rédemption, elle est restée en marge, parfois accusée d'hérésie, persécutée, exclue. Désireuse de répondre à l'appel du Christ, elle affirme sa filiation, mais ne peut hériter de la dette que comme dénégation. Il n'y a pas que la phénoménologie qui soit contaminée de théologie négative. Elle est partout, y compris chez ceux qui croient n'avoir aucun rapport avec la théologie. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida DerridaPriere ID.KOI DerridaDieuGB.LKD DerridaRienQG.MLK DerridaVoixXH.LKJ DerridaDesirIO.KOI UTheolNegAutorite Rang = PTheologieNegAutoriteGenre = MK - NA |
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