Derrida
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de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida : "la vie la mort" vs "ma vie ma mort"                     Derrida : "la vie la mort" vs "ma vie ma mort"
Sources (*) : Derrida, la vie, la survie               Derrida, la vie, la survie
Pierre Delain - "Après...", Ed : Guilgal, 2017, Page créée le 13 juin 2019 Derrida, l'au - delà, le pas au - delà

[Pour vivre l'alliance "la vie la mort", il faut s'engager dans une autre alliance, pas moins aporétique : "ma vie ma mort"]

Derrida, l'au - delà, le pas au - delà
   
   
   
Orlolivre : comment ne pas se dire : "Je suis mort" ? Orlolivre : comment ne pas se dire : "Je suis mort" ?
                 
                       

D'un côté ce séminaire 1975-76, intitulé "la vie la mort" répond à une demande de l'institution académique puisqu'il s'agit d'un cours de préparation à l'agrégation sur un sujet prédéterminé, la vie et la mort. Mais d'un autre côté, en passant de la vie et la mort à la vie la mort, Jacques Derrida introduit une dimension nouvelle, probablement jamais considérée par l'institution académique. Entre les deux mots, à la place du "et", il n'y a plus qu'un blanc, un vide. Ce blanc ne reste pas innommé, puisque Derrida l'appelle contrat, alliance. Cette innovation, qui est peut-être le cœur du séminaire, l'engage dans une transformation de son rapport à l'université.

 

1. Dire "je".

Dès la première séance du séminaire, Derrida déclare qu'il va "user de sa liberté académique", pour quoi faire ? D'abord pour dire "je", pour y prendre plaisir, essayer de faire partager son plaisir et aussi enseigner ce plaisir. La question posée est celle de sa relation, à lui, avec ceux qui l'écoutent. Il est vivant, sa parole est celle d'un vivant, et ce qu'il a à dire, le corpus qu'il va constituer, est indissociable de son désir, de son corps. Il ne s'agit pas de sa vie au sens d'une biographie, telle qu'on peut la raconter, il s'agit de ne pas en rester à une position institutionnelle, il s'agit de faire de sa parole vivante un bord de sa signature ou de son nom. Cela n'a rien d'une évidence : en signant, tout auteur contresigne sa propre mort. S'il revient quelque chose de l'œuvre écrite, ce n'est pas pour le porteur du nom (le vivant) qu'elle revient, mais seulement pour le nom lui-même, la lettre morte. Or il s'agit pour lui, dans cette circonstance, de transformer cela.

Dès le début, la question du rapport à l'autre est associée à celle de l'autobiographie. Ce séminaire se situe, dans le parcours derridien, entre Glas (1974) et la rédaction des Carnets datés de 1977, restés inédits, dont il cite des extraits dans Circonfession en 1991. Entre 1974 et 1977, entre deux moments autobiographiques (car Glas fourmille d'allusions de ce type), il associe la question du biologique à celle du biographique, qui pour lui ne peut être qu'autobiographique, et il associe l'autobiographie en général avec sa propre autobiographie.

 

2. L'anneau.

Et pourtant le temps de la parole, le temps de l'enseignement reste inscrit dans les textes. Jacques Derrida a dit "je" à une certaine date [que d'ailleurs nous ne connaissons pas avec précision], lors de la première séance de ce séminaire. Lorsque nous le lisons, nous faisons retour à cette date, nous l'entendons dire "je". Sa vie, comme celle de Nietzsche, est impliquée dans cet éternel retour. Nous auditeurs ou lecteurs, nous pouvons encore honorer le contrat qu'il avait inauguré entre le "je" de la parole, d'une première date, et l'autre "je", celui du nom qui signe. Cette alliance n'aura pas nécessairement disparu avec son décès, sa disparition comme on dit. Elle aura pu se prolonger en un lieu sans lieu, sur une bordure elle aussi disparaissante mais pas inexistante, un lieu promis, appelé, où il aura été possible que cette alliance soit réaffirmée, reconfirmée, réacquiescée.

 

3. Ma vie / ma mort.

Plutôt que d'un contrat entre "la vie la mort, c'est plutôt d'un contrat entre "ma vie ma mort" qu'il s'agit, ce qui pose encore d'autres problèmes.

Entre les deux, il y a une transgression, celle de Nietzsche, un "pas au-delà" dont on ne peut rien dire au départ.

 

4. "Pas au-delà" et "plus que la vie".

Le rapport d'alliance entre vie et mort, il est aussi entre la Vivante et le père mort (thème oedipien, développé par la suite), et entre la langue maternelle et le texte.

Il ne faut pas lire la survie comme une autre vie, mais comme comme un au-delà de la vie et aussi de la mort.

 

 

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Propositions

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Il y a du mal à vouloir réduire la vie à l'objet scientifique de la biologie ou de la biographie, car elle ne fait pas face à la mort : avec son désir, elle est partie prenante du champ investi

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"Rien ne revient jamais à du vivant", au porteur du nom : tout nom est un nom de mort, et tout ce qui revient revient seulement au nom

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Chaque fois qu'un vivant déclare "moi", "je", "je vis", il signe avec lui-même un contrat secret, inouï, il s'ouvre un crédit, une alliance cryptée qui ne peut être honorée que par l'autre

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Le récit autobiographique de "ma vie" ne tient en place que par le retour de l'alliance, le "oui, oui" donné au don de la vie en un lieu qui n'a pas lieu, sur une bordure disparaissante

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Le "retour éternel" de Nietzsche, c'est qu'il appelle à transgresser d'un pas l'alliance du "Je suis mort" (déjà mort - le père) et du "Je vis" (la Vivante, la survivante - la mère)

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L'oeuvre d'un auteur (son corpus) et sa vie (son corps) sont traversées par la force et la dynamique d'un bord - qui n'est jamais indivisible

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