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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, la traduction | Derrida, la traduction | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, la loi, le droit | Derrida, la loi, le droit | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "L'oreille de l'autre, otobiographies, transferts, traductions", Ed : VLB Editeur, 1982, pp153-54 Ananke (le Destin) - |
Derrida, religion | Une loi au-dessus des lois (Ananké), produite par aucun désir, rend possible le fantasme d'une autre langue intouchable, irréductible, introuvable : l'intact de l'intact |
Derrida, religion | ||||||||||||||
Derrida, Heidegger | Derrida, Heidegger | ||||||||||||||||
Folie de la langue sacrée, maternelle | Folie de la langue sacrée, maternelle | ||||||||||||||||
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Rodolphe Gasché fait observer qu'il y a dans la notion même de langue maternelle une fissure, une lézarde. C'est un espace hétérogène qui d'une part renvoie à sa "propre" langue, intentionnelle, et d'autre part à une autre langue, une langue étrangère qui est aussi le langage de l'autre : la langue anasémique de l'inconscient (son noyau d'après Nicolas Abraham), ou encore les conditions non-langagières de la parole. Heidegger a pensé trouver dans la langue grecque un impensé de ce type. Il avait la nostalgie de cette langue d'avant la langue maternelle vers laquelle il aurait voulu faire retour, il l'annonçait comme son chez-soi à venir. Y aurait-il chez Derrida une langue française qui serait l'autre du français dans le français, un opérateur de différance, jamais présent à lui-même ? Dans sa réponse, Jacques Derrida se distingue très nettement de la position heideggerienne. Heidegger présuppose derrière la langue grecque une autre langue qui aurait été oubliée, défigurée. Il veut retrouver cette langue archi-originaire intacte. Il n'y a pas pour Derrida de langue vierge, d'oublié absolu, de langue sacrée intouchable. L'opération de pensée qui fait passer un sens d'une langue dans une autre, telle que décrite par Walter Benjamin, ne présuppose pas l'existence d'une telle langue, mais seulement le passage, la transformation. Il n'y a pas plus de français pur vers lequel on pourrait faire retour que de grec originel qui ferait la loi. La nostalgie d'un tel noyau intact pré-historique, n'est qu'un fantasme. "Le désir ou le phantasme du noyau intact est irréductible, mais il n'y a pas de noyau intact" écrit Derrida (p153). D'un côté, on désire ce noyau, mais d'un autre côté une Nécessité au-dessus des lois (Ananké, le destin) contrarie ce désir de virginité. [On reconnaît le schème auto-immunitaire de la religion]. La loi de type grec, c'est celle de la Nécessité qui n'est produite par aucun désir. Le noyau fantasmé, désiré par Heidegger revient irréductiblement, on ne peut pas l'oublier. Mais "il n'y a rien à oublier" - une Nécessité à laquelle personne ne peut rien, instituée par aucun sujet, interdit ce retour. Ici Derrida fait allusion au récit de la Tour de Babel. L'Ananké, c'est aussi la guerre que Yhvh fait aux sémites. Il leur interdit de construire la Tour qui serait un chez-soi. Dans la tradition grecque, cet interdit n'est produit par aucun désir, c'est le Destin, tandis que dans la tradition juive, il est produit par le désir de Dieu. |
L'Ananké grecque.
Cette langue est celle de Heidegger, pas celle de Walter Benjamin. Elle est grecque (Ananké), pas juive (c'est justement celle qui est interdite par le Dieu de Babel). Chez Benjamin la langue sacrée est un "à-traduire", une langue virtuelle qui n'existe pas. Il n'y a pas de langue effective, originaire à la place de cet "à-traduire". C'est le lieu d'un pré-originaire à penser par la traduction. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida DerridaTraduction OE.LOE DerridaLoiDL.LKD DerridaReligionCU.KJD DerridaHeideggerET.JKL LangueSacreeHB.LKD UIntactLangue Rang = NLOILOIGenre = MR - IA |
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