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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Derrida, auto - immunité | Derrida, auto - immunité | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Derrida, la métaphore | Derrida, la métaphore | |||||||||||||||
Jacques Derrida - "Séminaire "La bête et le souverain" Volume II (2002-2003)", Ed : Galilée, 2010, p120 - |
Derrida, marque, re - marque, itérabilité | La roue est un dispositif extraordinaire, la métaphore d'une logique de l'itérabilité - et aussi de l'auto-immunité |
Derrida, marque, re - marque, itérabilité | ||||||||||||||
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Jacques Derrida associe dans ce séminaire deux circularités qui semblent éloignées l'une de l'autre : celle de Robinson Crusoé, enfermé sur son île, qui semble toujours revenir sur ses pas, y compris quand il croit trouver dans la religion un échappatoire; et celle de Martin Heidegger, qui fait quelques détours pour tenter de saisir la philosophie dans son essence propre, mais finalement revient à son point de départ, à ses présuppositions. Il s'agit pour lui, au-delà de ce "Robinson Heidegger" (p66), de renoncer à ces détours (Umweg) circulaires. Il passe pour cela par la figure de la roue, cette invention difficile à concevoir et à fabriquer, à l'origine d'une mutation dans l'histoire humaine. Une roue tourne autour d'un essieu qui lui sert d'axe. L'essieu est immobile, mais quand la roue tourne, il est lui aussi en mouvement. C'est ce mouvement qui conduit Derrida à utiliser le mot grec metaphora, qui signifie véhicule, transport (en grec moderne, il peut nommer un autobus ou un déménagement, mais Aristote l'utilisait déjà au sens abstrait). Elle tourne autour d'elle-même, mais pas à la manière spéculaire du miroir : en entraînant le corps vers un autre lieu. C'est une métaphore des mouvements de retour de soi, de l'autonomie, de l'ipséité, qui ouvre vers d'autres possibilités, une métaphore de la métaphore, une métaphore de l'itérabilité, d'un mouvement qui à la fois répéte le même et conduit ailleurs. Apollinaire a rapproché la roue du surréalisme, et Derrida la rapproche ici de la confession (p131). L'autobiographie, la repentance, la prière, sont des machines "automobiles et auto-affectives" qui parlent comme un perroquet en laissant un écrit, une trace, un artefact qui pourra à son tour parler tout seul. L'auteur n'a plus rien à faire, il peut être mort. "Le saut et la rupture dans la production de la prothèse sont absolus" écrit Derrida (p132). Autre rapprochement : le clonage. On pense souvent que le clonage ne peut fabriquer que du même. Mais le même clonage, dans d'autres circonstances, peut aussi aboutir à des différenciations imprévues. |
La Roue (film d'Abel Gance, 1922).
Si la roue ne se déplaçait pas, elle ne servirait à rien. Le déplacement ouvre des chances et des risques imprévisibles, inouïs, écrit Derrida. La roue tourne sur elle-même, elle s'auto-affecte, mais c'est pour engager un mouvement vers l'ailleurs, vers l'altérité. En tournant sur elle-même, elle se protège, mais dès qu'elle bouge, elle appelle ce qui vient menacer ce retour sur soi. Ce mouvement paradoxal est celui de l'auto-immunité. Il faut que le geste soit autonome, auto-centré, mais dès que le geste est engagé, il décentre. Comme dans de nombreux rouages de la société, l'identique, qu'on croit répéter en toute sécurité, produit du différent - du dangereux, contre lequel il faut se protéger. La réaction immunitaire devient auto-immunitaire. En voulant se protéger contre le mal, on déclenche une puissance auto-destructive qui se multiplie toute seule, désobéit à la raison. Le sujet détruit sa propre subjectivité, sa propre ipséité (p133). |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Derrida DerridaAutoImmun NN.KJD DerridaMetaphoreDR.LDF DerridaMarqueGR.LER URoueIterab Rang = NRoueIterabGenre = MH - NP |
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