Derrida
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de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
"Mourir vivant", un fantasme et plus                     "Mourir vivant", un fantasme et plus
Sources (*) : Derrida, la mort               Derrida, la mort
Jacques Derrida - "Séminaire "La bête et le souverain" Volume II (2002-2003)", Ed : Galilée, 2010, p208

 

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Qu'il meure dévoré par des hommes (cannibalisme) ou par des bêtes, ou qu'il soit inhumé rituellement, le mourant se livre à l'autre, qui est aussi son semblable

   
   
   
               
                       

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Jacques Derrida parle d'un fantasme, un fantasme unique, toujours le même, mourir vivant, qui est le fil directeur du séminaire 2002-2003, La bête et le souverain, Volume II. On ne maîtrise jamais sa mort, on ne connaît jamais la mort comme telle, on meurt toujours livré à l'autre. Cette mort totalement dépourvue de maîtrise, sans survie, terrorise Robinson Crusoé. Son corps vivant serait emporté par un vivant. Dans le cas du cannibale, ce vivant est à la fois un semblable (humain carnivore, ce qui ne le différencie guère de l'homme civilisé, l'anglais qui mange de la viande) et un autre le sauvage, inhumain comme une bête). Livré à l'autre, il ne meurt pas dans un monde, mais sans monde, hors monde. C'est cette sortie du monde (Die Welt ist fort) qui le terrifie. Tant qu'on est vivant, dans le monde, on peut se fier à un certain contrat, une alliance qui protège contre le sans monde, mais cette alliance repose sur un fantasme, l'idée de mourir encore vivant. Dans toutes les sociétés, les lois viennent conjurer ce fantasme. Il faut que le mort soit bien mort, qu'il ne continue pas à vivre. Les rites mortuaires servent à cela : ils protègent contre la survie du mort, tout en faisant comme si le mort était encore présent.

Le silence des agneaux (Jonathan Demme, 1991).

 

 

Ce qui est insupportable c'est qu'au fond, finir dévoré par un cannibale ou une bête sauvage, pieusement enterré par un prêtre ou respectueusement incinéré, c'est pareil - c'est toujours la perte finale et définitive de son monde, de tout monde. C'est toujours une situation où mon cadavre ne m'appartiendra plus. Il faut se protéger contre cela ou contre ça par les fantasmes et les rites.

 


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Derrida
MourirVivant

FG.LDF

DerridaMort

RE.LEF

UMourantCannibAutre

Rang = OMourantAutre
Genre = MH - NP