(Alain : Quand j'ai pris conscience de la menace, je n'étais qu'un jeune adolescent. Je ne connaissais pas le mot, mais j'étais déjà un parfait cryptophore. Il n'y avait pas pour moi d'autre réalité que celle dans laquelle j'adorais creuser, cette crypte numérique que j'absorbais et qui m'avait absorbé. Je croyais savoir la décrypter, et je ne manquais pas de compétence. Mais j'ignorais que la crypte fonctionnait dans l'autre sens. C'était elle qui gardait mes secrets. Je ne butais pas sur un problème technique, mais sur un autre secret dont je n'avais pas la moindre idée).

- Ouzza : Il me semble qu'Alain doit avoir une trentaine d'années, mais je n'en suis pas sûr. Ce pourrait être plus ou moins; il donne l'impression d'être à la fois très jeune et trop mûr. Il arrive souvent que les gens lui demandent conseil, et alors il répond volontiers - sur toutes sortes de sujets et pas seulement sur son domaine privilégié. J'ai vu tout à l'heure, André, qui a le double de son âge, le solliciter sur un ton qui ressemblait à de l'inquiétude.

(Alain : Quoiqu'ils en disent, l'art n'a jamais été séparé de la technologie. Il y a toujours eu de la littérature dans les arts visuels, de la musique dans le théatre, de l'artifice dans le jeu des acteurs. Quand il y a invention, elle ne produit presque jamais ses effets dans son domaine d'origine. L'invention arrive sur les bords, dans l'hybridation, là où les genres et les champs se croisent.

- Ouzza : Un jour, avec sa copine Eglantine, il a créé une petite société, la Sylal, dont l'objet officiel était la mise en relation de spécialistes dans les métiers les plus divers. En réalité l'ambition d'Alain allait très au-delà, il voulait désencrypter l'Internet (ce mot ayant chez lui un sens très particulier). Il n'a pas manqué de réussite, et la société a connu un développement inattendu.

Propositions (les têtes de parcours sont entre crochets)

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