(Ça impressionne tout le monde, quand je dis que je suis critique d'art. Je sais pas ce qu'ils imaginent. En réalité je fais rien d'extraordinaire. Je vais voir les expos (en évitant la plaie des vernissages), je récupère les dossiers de presse, je discute un coup avec ceux que ça intéresse - quand j'arrive à en trouver -, et je finis par écrire l'équivalent d'une ou deux pages. Je crois qu'en général les gens ne lisent que le titre ou les premières lignes. Le reste est pour la postérité, cet interlocuteur qui n'existe pas).

- O. : Je crois qu'Achille vit à Rome, mais je n'en suis pas vraiment sûr. Je ne suis même pas sûr qu'il soit vraiment italien, et je ne suis pas sûr non plus qu'il voyage tant que ça. Pour lui, la jet-set est une étiquette suffisamment démodée pour qu'on vous laisse tranquille : il ne demande que ça.

(Si j'ai fini par m'installer à Paris, ça n'est pas parce qu'il s'y passe quelque chose. Au contraire, il ne s'y passe presque jamais rien. Les idées neuves, c'est ailleurs. Voilà l'avantage de Paris : une des dernière capitales où il y ait encore de l'ailleurs).

- Lorenzo : Il partage son temps entre son petit studio dans le quartier de la Bastille et les interminables discussions du quai de l'Idve - où il retrouve sa copine, Carole.

(Au fond, la seule chose que j'aime dans la vie, c'est peaufiner mes articles et mes petits bouquins. Le reste, je ne le fais pas pour moi, mais pour eux).

- Carole : Il ne pense qu'à écrire. C'est à ça qu'il réfléchit la plupart du temps. Ses fameuses performances ne lui servent qu'à entretenir sa célébrité. Il les oublie dès qu'il les a finies. Manuelle ne comprendra jamais ça.

- Sandrine : Un jour, il a posé nu dans une baignoire, et quand je lui a demandé pourquoi, il m'a répondu que c'était pour montrer ses poils.

Propositions (les têtes de parcours sont entre crochets)

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