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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
Le récit de l'Orloeuvre | Le récit de l'Orloeuvre | ||||||||||||||||
Sources (*) : | Le retour de Danel Qilen | Le retour de Danel Qilen | |||||||||||||||
Roland Xaintrailles - "Vers une langue inconnue", Ed : Galgal, 2007-2013, Page créée le 16 décembre 1996 In Cafe (Marianne Von Werefkin, 1909) - |
Un espace inconnu nous lie |
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(Ouzza) C'est cette séduction, cette séduction contemporaine du Cercle, cette dimension séductrice, cette résonance stupéfiante du Cercle dans la vie réelle, qui a changé de fond en comble ma conception du monde. Pourtant cétait une invention, cest moi-même qui lavais inventé, ce Cercle, je nose pas employer le mot de créer, cest un mot trop fort, mais comment aurais-je pu deviner que ce granfaire allait me transformer à ce point? Maintenant que la machine est lancée, je ne peux pas raisonnablement larrêter, je ne peux pas retenir le courant de l'Idve ni l'empêcher d'aboutir à la mer. Le Grand Mouvement peut-il être retenu, quelquun peut-il empêcher que sécrive jusquau bout lhistoire du Cercle? Personne. Pas même son auteur. Je suis chargé d'une tâche qui ne peut qu'aboutir. Lourd fardeau. Prendre soin d'un errant mythique et d'une Golem et des 138 Galgaliens jusquà la concrétisation de leur inéluctable destin. Des scribes ont pris sur eux d'écrire d'autres Livres comme le Grand Livre de lEspace Vocal, les deux réalisations les plus accessibles du granfaire, celles qui précèdent la consommation finale, celles qui, déjà, à elles seules, ne sont pas et ne peuvent pas être à la portée dun seul. Tous, y compris ceux qui ont pris en charge lextension indéfinie du Quoi?, ils se sont tous confiés à moi. Merci, je les remercie infiniment. Ils m'aident à progresser même s'il me reste la part la plus lourde, celle du récit qui est la mise en ordre, la mise en temps des péripéties infinies du Galgal. (Danel) Au départ, leurs tics de langage m'énervaient. Je préférais le mot plein, contemporain, avec un petit c de préférence à un grand C. Ç'aurait été simple, on l'aurait défini, on l'aurait analysé, on l'aurait disséqué, on en aurait fait l'autopsie. Mais le Cercle utilise les trois lettres, Ctp, le C - t - p disent-ils (ils écrivent avec un grand C, un petit t et un petit p), comme si le fait de transformer le grandoeuvre, Gdo, en granfaire, gf, obligeait à faire de même avec ce qu'ils appellent le Contemporain, devenu C-t-p, chose nayant plus rien de réel que le nom, et encore, et qui pourtant possède un invraisemblable pouvoir d'attraction, pas seulement sur vous et sur moi, mais aussi sur les autres, tous les autres, chose qui devient positivement un coeur, un muscle, un générateur de tension autour duquel finissent par tourner toutes les autres réalités, malgré son absence de forme, malgré son manque dénergie, comme si le raccourcissement du mot, comme si sa réduction aux consonnes, étaient une appropriation, une appropriation non pas de ce mot lui-même toujours aussi inaccessible mais de ce qu'il est supposé désigner. |
(Roland) Il est cent mille façons de dire qu'Un espace inconnu nous lie, cent mille façons que les trois lettres, C-t-p, représentent. Le Cercle m'a transmis la présence familière de cet espace, et plus rien ne se répètera comme avant. Cet espace est réel, son corps est palpable et son esprit humain, parfaitement humain. Il arrive que j'y entre en rêve mais la plupart du temps je le supporte en pleine clarté, dans la lumière des flash. C'est beaucoup plus pénible. Dans ce marécage, le savoir prolifère sous la forme de l'incertitude, de l'attente, du risque et de l'angoisse. Là se regénèrent les organes monstrueux que jaime et auxquels nous accèderons. Quand j'y entre il se délimite devant moi, il résiste, il s'interpose, jespère quil nous unira. Puis il s'ouvre. Alors il contient une multiplicité de voix, mais toutes se ramènent à une seule qui entretient le vide et l'incompréhension. Nous entendons cette voix qui nous immerge dans l'inconnu et la transformons, elle et linconnu, en espace où nous résidons. (Ouzza) A ce stade, déjà, javais compris que tout tournerait autour de la voix. Pour linstant James Bodden en était le principal porteur, Bendito avait pointé discrètement le bout de son nez, et Bertille était sur le point darriver. Mais dautres se cachaient derrière la porte avec un matériau dun incroyable richesse. On nen était quau début. Tout allait samplifier, se démultiplier au-delà de toute maîtrise humaine, y compris de la mienne. Cest pourquoi, plus que jamais, je minterroge. Comment partager la tâche? Comment inventer le savoir qui conduit à un tel partage? Nata avait posé la question devant Gert, mais rien ne prouvait quil y répondrait. Devant lui, un nouvel et immense savoir, à fabriquer de toutes pièces, menaçait de le contenir. Il désirait y entrer, se faire lobjet de ce savoir, mais sil succombait à cette tentation, il risquait de ne plus pouvoir, jamais, en parler du dehors, cest-à-dire de devoir renoncer à lobjet même de sa quête. Gert le savait et en même temps ne le savait pas. Il devait rester dans cet entre-deux, cétait la condition pour quil puisse continuer, pour quil conserve lespoir dune ultime récompense : une femme, celle-ci, celle quil aimait. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Roland PGFParcours IU.XBH RDQParcoursBM.XBH YV.BM.XBH Rang = PGenre = MR - IA |
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