Dans l'espèce humaine, l'individualité biologique est poussée très loin. Chaque individu a un système immunitaire unique - qui explique que les greffes d'un autre individu soient rejetées. Mais ni cela, ni l'unicité du génome, n'est propre à l'espèce humaine. On l'observe aussi dans le monde animal ou même végétal.

Dans les premiers stades de son développement, un embryon humain peut accepter la greffe d'un tissu en provenance d'une autre espèce - ce qui rend techniquement possible - quoique monstrueux et radicalement interdit - la fabrication de chimères (p158). Ceci démontre qu'à ce stade, les potentialités biologiques contenues dans l'embryon sont plus larges que celles de sa propre espèce. Un état "totipotent" précède l'engagement irréversible dans le développement humain. On peut faire une remarque analogue pour ce qui concerne la personne, qui est précédée par un état impersonnel.

Dans ces conditions, peut-on donner une définition objective de la "personne"? L'individualité génétique existe, mais elle n'est pas personnelle, elle est impersonnelle - car le génétique comme objet ce connaissance est une chose (des molécules d'ADN). Il existe des empreintes génétiques, mais elles ne sont pas le support de la personne. Ce n'est pas dans la science biologique qu'on trouvera la personne, mais plutôt en interrogeant des récits symboliques ou mythiques, comme le "Ani Yhvh" de la bible, le dieu de la personne.