L'Orloeuvre est formée de lignes multiples qui se composent les unes les autres pour former des surfaces, des facettes distinctes et contiguës, faites de segments communs et d'autres séparés. Traversées et fracturées par des associations sémantiques ou lexicales, ces lignes se croisent, se dissocient et parfois se blotissent les unes contre les autres. Ceci conduit à une structuration difficile à pénétrer, comparable à la crypte abrahamienne, elle aussi polyédrique. Le bord externe s'y déploie dans toutes les directions, ce qui fragilise la topique, aux limites de l'atopie, comme si le parergon, impossible à arrêter, envahissait tout l'espace.

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Quand la décision fut prise de renoncer aux Livres de l'Orloeuvre pour les remplacer par des lignées, on pensa d'abord les présenter en spirales dans l'ordre des rangs, mais cette idée s'avéra rapidement impraticable car le rang B, le premier, aurait dû être le dernier auquel le raisonnement devait aboutir; et le rang R, le dernier, qui regroupait les énoncés les plus narratifs, aurait dû être présenté en premier, ce qu'on était incapable de faire car les récits étaient souvent l'aboutissement du raisonnement plutôt que son point de départ. Nimos, qui butait à l'époque sur la construction du Grand Livre de l'Espace Vocal, décida d'y renoncer pour le remplacer par ce qu'il appelait un feuilletage de résonances.

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Les distinctions les plus utiles mettent parfois longtemps à s'imposer. Lorsque Bendito et ses quatre acolytes ont lancé l'Orloeuvre, il n'avaient pas prévu que le nombre de participants augmenterait dans des proportions aussi peu contrôlables. Il y en eût d'abord quelques dizaines, puis des centaines, avant que la décision ne fût prise de les limiter à un certain quota (autant d'hommes que de femmes ). Chacun voulait apporter sa pierre aux parcours, dérivations et proférations, même s'ils étaient incompatibles entre eux. Pour concilier leurs démarches apparemment inconciliables, les lignées ont été inventées. Chacune des lignées est associée à au moins un Idvien et chacun des Idviens à au moins une lignée, sans qu'aucune hiérarchie ne puisse prévaloir. Le problème de structure réside dans la nécessité de les connecter entre elles, c'est-à-dire de trouver un ordre aussi défini que possible pour les présenter. Devant la nécessité de faire des choix précis et localisables (topiques), on a retenu un premier système à 17 niveaux. Chacun est appelé rang et désigné par une lettre, à partir du rang B (le premier) jusqu'au rang R (la suite de l'alphabet étant réservée pour un autre usage). Pour chaque lignée, les critères de disposition entre B et R sont différents. Mais le simple fait qu'une lettre existe permet quand même d'affecter à l'ensemble du système un certain ordre linéaire.

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Propositions

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