Un avortement n'est passible d'aucune sanction pénale. L'avortement est dépénalisé, même dans le cas où il est considéré comme moralement condamnable. Ce point est confirmé par une loi de tora appelée la "loi du prix des enfants" : (Ex 21.22-25) : "Si, des hommes ayant une rixe, l'un d'eux heurte une femme enceinte et la fait avorter sans autre malheur, il sera condamné à l'amende que lui fera infliger l'époux de cette femme, et il la paiera à dire d'experts. Mais si un malheur s'ensuit, tu feras payer corps pour corps; oeil pour oeil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, plaie pour plaie, contusion pour contusion".

Autrement dit, il n'y a sanction que s'il y a des préjudices (la mention de la loi du talion signifie que cette sanction est pécunière). Ici, la perte du foetus est considérée comme un dommage causé à la propriété du mari.

L'avortement est placé dans le cadre de la législation sur les dommages corporels, laquelle en droit juif ressortit principalement au droit civil et non au droit pénal. Il n'est pas assimilé à un crime.

--

L'avortement est condamnable pour plusieurs raisons :

- la femme s'inflige un dommage à elle-même en renonçant à l'enfant (il est interdit à quiconque de s'infliger à soi-même une blessure).

- le foetus n'a pas statut de personne humaine, mais il n'en est pas moins qualifié de semence sainte (zera kodesh) (p216). En principe, il est interdit de détruire gratuitement une semence sainte porteuse de notre avenir.