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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
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Un athéisme athée | Un athéisme athée | ||||||||||||||||
Sources (*) : | |||||||||||||||||
Nata Tsvirka - "Les spirales du retrait", Ed : Guilgal, 2007-2017, Page créée le 31 juillet 1994 | Les trois retraits de dieu : d'un lieu, d'un point, et réitération |
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Ces trois retraits s'appellent : polythéisme, monothéisme et athéisme. Ils nous concernent tous les trois, chaque jour qui passe. Le travail est toujours à refaire. Il pèse sur nous comme il a pesé sur les Anciens. - retrait dun lieu : nombreux sont les dieux, invisibles mais présents dans lintégrité du monde. Où sont-ils? - retrait dun point : dieu crée un vide où sexerce la liberté humaine. En ce point se déploie le monothéisme. Le monde se brise une première fois. - réitération du retrait : en se disséminant, le point entretient une perte des limites où se joue lathéisme. Le monde prolifère monstrueusement. De sêtre retiré dun point du monde pour que lessence de lhomme devienne liberté ne lui suffisait pas. Dès le départ, par le premier retrait, le dynamique future était inscrite. Il fallait que la liberté se généralise et que la divinité outrepasse de très loin cette première contraction. Le retrait partiel de lui-même portait en germe sa généralisation. Ce fut lathéisme: un retrait total de dieu. La loi nétait plus dans les cieux, nous étions mis au pied du mur de la découvrir par nos propres moyens. Lindividu triomphait, et le point de vue du sujet, malgré et à travers sa division, dominait le monde. A partir de la Renaissance, lhumanité a vécu la progression merveilleuse vers lathéisme avec exaltation. Mais voici quil montre sa véritable nature, quil revêt son manteau satanique, quil menace de son souffle glacial tous les acquis des périodes antérieures. Ce moment effrayant est celui où la victime participe de tout coeur à son propre sacrifice. Se peut-il que lhumain soit de trop? On est forcé de se poser la question, fût-ce les larmes aux yeux. Se peut-il que ce temps-là soit le temps de lhorreur? Se peut-il quil soit le temps de la Chose? Ce quon appelle athéisme pourrait être appelé, dun terme plus simple et plus radical, désubjectivation.. Il a fait une place à lhomme dans un monde où il restait présent. Puis il sest retiré dun point, et lhomme sest découvert un pouvoir infini. A présent il se retire de linfinité du monde, et que devenons-nous? A chacun de ces temps correspond un golem. Mais nous avons oublié les golems du premier et du second temps, nous avons oublié leur nécessité, nous avons tout oublié deux, jusquà leur énigme. Il ne nous reste que le golem du troisième temps. Celui-là aussi, tout autant que les autres, est une énigme, mais cette énigme nous concerne, cette énigme est la nôtre. Cest notre énigme. On a cru la choa exceptionnelle; elle sest répétée. Les tutsis ont été massacrés à la machette en commençant par les membres et les crânes des enfants, pour nous montrer la vérité de lhorreur, pour nous prouver que la choa navait rien dune singularité locale, quelle était la preuve expérimentale de la réalité de ce troisième retrait dont il faut à présent parler. Laxologie Ctp ne sintéresse quau troisième temps du retrait : celui de la Chose, de la désubjectivation rampante et de la perte des justes limites. Un horreur, certes, mais pas que cela, loin de là. Cest aussi la plus enthousiasmante, la plus prodigieuse, la plus incoercible expansion de la forme humaine. |
Il y a deux niveaux. Le premier est celui de chaque instant de ta vie, celui quon dit quotidien, celui de laction banale que tu répètes chaque jour. Cest le plus important, celui auquel tu consacres lessentiel de tes efforts. Ici la tâche est lourde, tu en mesures la difficulté. A ce stade le principe est aussi simple quimpraticable : tu ménages une zone dincertitude entre toi-même et tes actes. Cest cela le retrait. Entre ton geste quotidien et ce qui ty engage tu creuses un espace, un espace profond, infranchissable et sévère. Là se loge non pas ta liberté à toi car sur elle tu nas pas la moindre influence, mais la possibilité de la liberté, de la tienne ou de celle dautrui. Le second niveau est apparemment le plus facile mais en réalité le plus dangereux. Malgré sa nature extrême il nest guère différent. Exemple : Que fais-tu devant la folie nazie ou la bêtise lepéniste, ou la haine religieuse? Tu ne les combats pas de front avec leurs propres armes. Entre toi et elles tu maintiens fermement ouvert le champ du retrait car leur force nest pas la tienne. Grâce à la vigueur de ton retrait leurs injures ne te toucheront pas. Je nen dis pas autant de leur violence. A leur violence tu répondras sil le faut, mais tu maintiendras entre elle et toi lespace infranchissable qui te différencie deux. |
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: Guilgal |
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