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Les pratiques artistiques modernes héritent de traditions et de techniques. Mais au lieu de les considérer comme des savoirs ou des vecteurs "naturels" du sens, elles cherchent à faire autrement, autre chose. Elles rendent hommage à ces traditions, elles les mettent en exergue, mais ne les considèrent pas comme suffisantes pour exprimer l'époque. Il faut que leur style se démarque, qu'il se décale, qu'il semble malhabile et inexercé. Il faut un certain degré d'abandon, une maladresse au moins apparente, des signes visibles de détachement. En exhibant ses rythmes, ses heurts, ses contrastes, l'oeuvre moderne fait l'aveu de son instabilité, un aveu partagé qui peut la conduire vers une sorte de néo-classicisme. Assumant sa tâche, qui est d'entretenir la différance, elle prend ses distances à l'égard du discours, et cette prise de distance même est productrice de discours.
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Propositions
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- Quand s'ouvre une situation "non classique", on met la tradition en exergue, on la cite, mais on ne parvient plus à l'exercer
- Dans la modernité, le choix d'une tradition à laquelle se rattacher ne se fait pas par intérêt, mais pour rendre hommage, dans l'aveu d'une fidélité
- La modernité se fonde sur la différance, tandis que le modernisme est un prochain classicisme
- L'artiste moderne s'abandonne à un "faire" dont il ne sait rien, puis il abandonne cette chose qu'il a faite à une relève très incertaine
- Avec l'inventivité et la créativité des temps modernes, des phénomènes que le discours est incapable d'expliciter entrent dans la perception
- Dans le post-moderne se joue un retour au classique, un néo-classicisme qui n'est pas clairement repéré
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