Saint Jean est à l'écoute. De quoi? De ce qui émane de cette boule de lumière dans laquelle on devine une figure : une voix. Cette voix, il l'entend. Il écrit sous la dictée. Il n'invente rien. Il ne fait que transcrire ce qui lui est transmis, cette apocalypse dont il n'est que l'instrument.

Il ne médite pas. Son inspiration ne lui vient pas de l'intérieur, mais de l'extérieur. La voix qu'il entend vient d'ailleurs. Aujourd'hui, on dirait qu'il est fou, mais aurait-on raison? Une voix ancrée dans des filiations est-elle folle, ou au contraire, rompre les filiations, n'est-ce pas cela la véritable folie?

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St Jean l'Evangéliste aurait été exilé en 94 sur l'île de Patmos, où il aurait reçu une vision du Christ de l'Apocalypse : un être majestueux, vêtu de blanc, le glaive de la Parole dans la bouche. « Écris donc ce que tu as vu, le présent, et ce qui doit arriver plus tard » aurait dit l'apparition.