Husserl ne s'est jamais vraiment demandé ce que c'était, le privilège de la conscience. Pour lui, la conscience de soi apparaît dans un rapport à un objet. Il s'intéresse à la possibilité de constituer des objets idéaux qui appartiennent à son essence. S'il faut absolument garder la parole sous forme de voix vivante, c'est parce qu'elle garde et répète la présence. Or les actes de création ou de visée de la conscience n'apparaissent que dans le présent vivant de la psychè - qui n'est jamais complètement étranger au langage. Certes ce phonocentrisme est spécifique, car c'est la voix phénoménologique - et non pas la voix physique, le corps de la voix- qui est associée par Husserl au logos. Mais comme chair spirituelle, elle ne cesse de s'entendre, même en-dehors du monde.