APOLOGUE : Tous les êtres vivants ont disparu de la terre. Avant leur disparition, les hommes avaient fabriqué des appareils capables de développer eux-mêmes des films. La caméra enregistre l'image d'une montagne dans un lac. Une explosion a lieu. Les hommes reviennent. Ils voient sur le film l'image de la montagne et l'explosion. C'est un phénomène de conscience. L'explosion (réelle) n'a été perçue par aucun moi et pourtant c'est un phénomène de conscience.

Qu'est-ce qui s'est passé? La machine étant faite de paroles, il y a eu intersubjectivité symbolique, même en l'absence de moi, même en l'absence de sujet. La structure, détachée de l'activité du sujet, était dans la machine, et s'est transmise. En tant que monde du symbole, la machine a assuré la continuité entre les hommes d'avant et ceux d'après.

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Qui a construit la machine? Lacan reconnaît qu'il faut un "je" quelque part. Ce "je" est le législateur, celui dont la voix n'est celle de personne, celui qui dans le cas d'Internet prend le masque du régulateur ou du fabricateur du code (qui n'est personne, lui non plus).