Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

 
   
Une hantise qui vient                     Une hantise qui vient
Sources (*) : Les récits danéliens (recueils et recueillements)               Les récits danéliens (recueils et recueillements)
Pierre Delain - "En ce moment même j'écris, dans l'obscurité orlovienne", Ed : Guilgal, 2048, Page créée le 19 avril 2005 Le retour de Danel Qilen

[Une hantise qui vient]

Le retour de Danel Qilen
   
   
   
                 
                       

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--- Au point où j'en suis, maintenant, après une quinzaine d'années de travail obstiné, je me demande pourquoi j'ai été attiré par ce nom, qu'est-ce qui m'a conduit à privilégier ce parcours, pourquoi est-ce que cette chose qu'il est convenu aujourd'hui de nommer déconstruction (un nom probablement trompeur) m'a convaincu dès le premier jour, bien qu'au fond encore aujourd'hui je ne sache pas exactement de quoi il s'agit, sans y renoncer un instant, en tous cas jusqu'à présent, car l'intérêt de faiblit pas, ou pas encore, et j'ai le sentiment qu'il perdurera jusqu'à ma dernière heure. C'est une question que je n'oserais jamais poser à un psychanalyste car elle semble plus théorique que personnelle, on pourrait avoir l'impression que c'est une fuite dans l'abstraction, une maladie dont j'ai toujours été atteint, jusqu'à m'empêcher de vivre, ou presque, mais une maladie étrange qui contenait en elle les éléments d'un début de guérison, en tous cas c'est l'impression que j'ai, maintenant, puisque j'ai eu la chance de vivre aussi longtemps, alors que tous mes amis de jeunesse ont disparu et ne survivent qu'entre les lacunes des mémoires dispersées de ceux qui les ont connus. Donc pourquoi, quelle est la source de ce que certains prennent pour une fascination ou une passion - des mots dont ils reconnaîtraient eux-mêmes qu'ils sont inadéquats s'ils connaissaient mes doutes, mes incertitudes et parfois mon recul. Mais il ne faudrait pas que je m'éloigne de ma question, que je prenne le prétexte d'une digression pour arrêter de me demander pourquoi. Qu'est-ce qui m'attire exactement dans cette histoire? Peut-être justement le fait que ce ne soit pas une philosophie mais une histoire, l'histoire de quelqu'un, quelqu'un qui décide d'arrêter, d'interrompre, comment dire, d'introduire un obstacle, un hiatus, dans les cycles qui gouvernent ce qu'on appelle la vie. C'est ce hiatus qui m'a attiré, dans lequel j'ai toujours désiré tomber, et lui l'a mis en mots, à sa façon inimitable, et je reste dans une certaine mesure bloqué ou enfermé par ses mots, comme s'ils m'entraînaient dans un nouveau cycle. C'est cela la matrice que je cherchais en lui, mon propre arrêt impossible.

Je ne pense pas être le seul à ressentir le cycle de la vie comme la répétition du même. Le vital pour moi, c'est l'arrêt, l'événement qui fait venir autre chose, et cela n'a rien d'original, je sais qu'en croyant cela je m'inscris dans mon époque. A cela aussi il a donné un nom, il a appelé ça "plus que la vie". J'ai traversé plus d'une fois cette formule, je crois l'avoir assimilée, mais je ne peux pas passer par ses mots, je dois trouver les miens. La déconstruction, c'est ce qu'il a fait, lui, avec son incroyable érudition. Elle nous hante, mais elle reste attachée à son nom. Après des tâtonnements et des décennies d'hésitations, j'en suis arrivé à l'Orlœuvre, ce néologisme qui semble n'intéresser nul autre que moi. De celui-là aussi j'ai voulu me débarrasser, écrire autrement, mais il revenait toujours. Malgré mes efforts et des journées entières de recherche, je n'ai rien trouvé d'autre. Je ne l'aurais pas inventé sans Derrida, il reprend nombre de ses thèmes, mais je ne pense pas qu'il soit "derridien" (si cet adjectif a un sens) [et bien qu'il le soit beaucoup plus que nombre de thématiques ou d'écrits qui se prétendent derridiens]. Le résultat, c'est que ma restitution de l'œuvre signée Derrida, aussi fidèle soit-elle, et même mimétique dit-on parfois, m'oblige autrement, par la forme et par le contenu.

Il plane, le spectre de (Lq), où? Tout près de celui de J. D., dessus-dessous ou à côté ou sur le flanc, ou peut-être dedans, il le traverse, il le transperce, il repose sur lui et il l'enveloppe.

 

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Propositions

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L'Idve est le canal de l'absence

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[Le Retour de Danel Qilen]

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Les ruminations de Danel Qilen, extrait n°1

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Les ruminations de Danel Qilen, extrait n°2

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Là où "il faut" que les controverses s'inscrivent

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La réception de Bendito Sapintza

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Bienvenue dans l'Orloeuvre!

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Un lieu sans finalité

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L'évasure du Cercle

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Le Cercle du Quai

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Danel Qilen trompe la solitude de la nuit

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La solitude est monstrueuse, car elle invente un vide que Dieu n'a pas conçu

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L'ourlet indéfini de l'œuvre

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J'habite où on me fait entrer

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On ne revient pas dans une terre maternelle, ce serait un inceste

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Les Calepins de l'Orloeuvre

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[(CinéAnalyse) : En accueillant l'errant de l'espace, l'égaré du temps]

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Nul ne peut connaître l'état exact de l'Orloeuvre

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Je suis l'errance; l'errance de l'errance; la seule errance, l'errance seule

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"Que veux-tu?"

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L'Orloeuvre est le lieu d'une dispute, jamais interrompue, sur les temps actuels

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Que suis-je pour toi?

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Controverses et postulations (Ouzza Kelin) [CercleLune]

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La circulation des productions du Quai

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Les Orloviens n'ont rien d'autre en commun que leur nom

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On sait que le loft est hanté, bien que les spectres n'aient laissé aucune trace visible

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La redécouverte du loft

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Garance et Danel enlacés

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Le fou rire de Garance

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Le sac de Garance

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[Les inaveux de Garance]

(Danel : Ce ne sont pas les inaveux de Garance qui m'ont attiré dans cette salle, c'est Garance elle-même, ou plutôt ses jambes, ou plutôt les bas de coton multicolores et si fins, si doux - encore plus doux que la peau elle-même - qu'elle avait l'habitude de porter quand elle montait là-haut).

- Le spectre : Danel, cette Garance n'est qu'un écran pour toi, tu cherches à gagner du temps.

- Danel : Tu devrais savoir, spectre, que pour moi le temps n'a pas le même sens. Il n'est ni gagnable, ni perdable.

(Danel) Le spectre, je ne l'avais pas revu depuis des lustres. Je n'y pensais presque plus. Je me souvenais qu'il m'avait parlé de Bertille, mais il n'avait rien dit de spécial, en tous cas mes souvenirs restaient vagues, terriblement imprécis. Depuis mon retour quai de l'Idve, je l'avais vu une fois en rêve, quelque part entre la chambre de la date, le grenier et le vestibule. Il n'était pas très grand, peut-être la taille d'un timbre poste, mais sa force d'attraction était insupportable. Je crois que je me suis réveillé, mais je ne me suis souvenu que de sa présence, dans le couloir. J'ai tout oublié de ce qu'il avait dit.

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- Pascual : On en était arrivé à utiliser différemment le mot phrase. Une phrase n'était plus une phrase, on la nommait autrement, par exemple inaveu ou assendit. Mais ces néologismes, ces opérations verbales, ils servaient à dissimuler l'opération qui avait été faite. Si je parle d'inaveu, j'introduis un mystère qui m'évite toute explication. Je peux continuer à parler, à faire des phrases, en dissimulant la transformation que nous avions opérée, sans le savoir, sur le langage.

 


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