D'une part, il n'est pas dans la religion, dit-il, - par exemple dans Circonfession (p206 et ailleurs), mais d'autre part, il se pourrait bien qu'il ait fondé une autre religion, une nouvelle, voire toutes, qu'il ait refondé toutes les religions, pourquoi pas? (toujours p206 de Circonfession). Il y a donc, dans le même temps, une sortie et une continuation. Cette sortie n'en est pas une, c'est une fausse sortie, comme si la philosophie, qui est le moyen de cette fausse sortie, était une fausse philosophie, ou bien le faux prétexte d'autre chose...

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La différence entre ce que Derrida fonde et le christianisme, lui aussi détaché du peuple juif, c'est que le christianisme a définitivement abandonné et la lettre et la circoncision. Saint Paul a fondé une Eglise qui prétendait se substituer au peuple juif. Derrida n'utilise pas la notion de peuple, mais n'avance aucune substitution. S'il est le dernier des juifs, il ne se substitue à rien. Il développe une autre lignée à partir de la même racine. La vieille racine parle toujours, y compris à travers lui, mais sa sève irrigue d'autres branches.