Derrida reprend la thèse assez classique selon laquelle la liberté (ou l'impression de liberté) résulte d'un excès de complexité par rapport à un état machinal déterminé, d'un excès dans la machine par rapport à la machine elle-même, c'est-à-dire d'un incalculable. Il se réfère à Lacan qui dit ne jamais se servir de ce mot liberté, mais s'en sert quand même. Selon Lacan, la liberté humaine est une illusion, un fantôme, une "horrible liberté" associée au désir, à la mort, à la Révolution (Ecrits p157, 575, 783).

La liberté du sujet ou de l'homme implique des présupposés métaphysiques conférant au sujet égologique (Husserl : l'être se réduit au moi qui pense) une indépendance souveraine.

Pourtant Derrida introduit son propre concept de la liberté : "ce qui vient", ce qui est imprévisible.

Même si personne n'est un sujet-libre, il y a du libre, un espace de liberté où je suis exposé et vulnérable.