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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
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Sources (*) : | |||||||||||||||||
Pierre Delain - "L'irrecevable déconstruction du livre", Ed : Guilgal, 2018, Page créée le 1er avril 2017 - |
Une histoire académique |
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--- Comment se fait-il que j'aie passé autant de temps, que j'aie consacré autant d'efforts, à essayer de comprendre ces textes réputés illisibles? Soyons franc, lucide et même brutal. J'ai passé l'âge des études depuis plus de 50 ans, et malgré les quelques diplômes que j'ai accumulés, l'université est restée pour moi, jusqu'à la pré-retraite qui m'a été généreusement octroyée, un autre monde auquel je ne participais que par mes lectures. Le seul privilège du baby-boomer-qui-avait-20-ans-en-1968, c'est qu'il a eu la chance de lire, au fur et à mesure de leur parution, les grands livres des grands auteurs. Pour ma part je n'y ai pas manqué, ce qui a fait de moi un être étrange dont le comportement restait opaque des deux côtés : l'universitaire qui, du haut de sa chaire, me prenait pour un amateur, et le profane qui trouvait étrange, voire suspect, l'accumulation dans ma bibliothèque d'ouvrages dont il soupçonnait qu'en réalité je ne les avais jamais lus. Or cette circonstance, qui faisait que je prenais l'habitude de danser sur le fil du rasoir, j'ai aujourd'hui le sentiment qu'elle n'est pas sans rapport avec l'affinité soudaine que j'ai ressentie pour la pensée derridienne à un moment de mon existence où d'autres s'orientent plutôt vers la pétanque. Car lui aussi, voyez-vous, bien qu'il ait été ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure de Paris [pourquoi "supérieure"? décidément, quoi qu'il en dise, il n'aura jamais quitté les hauteurs] et agrégé de philosophie, bien qu'il ait fait toute sa "carrière" dans l'université, lui aussi dansait sur le fil du rasoir (Pluralitas non est ponenda sine necessitate, aurait dit Ockham, et cette explication a le mérite de la simplicité), lui aussi restait en équilibre instable entre le bord externe et le bord interne de l'université. C'est d'ailleurs probablement cet équilibre instable qui m'a attiré. C'est un lieu où la philosophie ne trouve aucun repos, le lieu d'une mutation dont on ne peut pas deviner où elle conduira. Les vrais universitaires, ceux du monde académique, ont tendance à mépriser autant le lieu que ceux qui, comme moi, y habitent. L'un des paradoxes de la pensée derridienne qui m'a toujours fasciné, c'est qu'il faut, pour la suivre, être un expert - c'est-à-dire un membre éminent du monde académique -, et risquer, en prenant appui sur cette même expertise, de se retrouver aux marges de ce même monde académique.
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_ Je n'ai jamais obligé personne... - Tu nous obliges, Jacques, que tu le veuilles ou non. - (Jorge) : Elle est bien gentille, ton histoire d'académisme, mais est-ce que tu ne pourrais pas rentrer dans le vif du sujet? - Ah, toi aussi tu es là? Je pensais que c'était mon texte, mon livre. - (Jorge) : Tu nous as promis de finir ce livre, et je suis là pour t'aider. - Je ne pense pas qu'on puisse séparer l'œuvre de l'institution dont elle se détache... - (Aleth) : Tu n'es pas clair. Elle se détache ou elle se détache pas? --- Mais laissez moi un peu tranquille! Donc, la question que j'étais sur le point de poser était la suivante : Est-ce que je m'adresse, ou non, au monde académique? _ Ce n'est pas à toi de répondre. --- Cette fois, je garde la parole. Les spécialistes de ce genre de chose, ils parlent de philosophie et de phénoménologie, ils citent Aristote, Platon, Kant ou Heidegger. Pour ma part je ne les citerai pas, pas une seule fois. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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