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Tant qu'elle se poursuit, rien de plus courant, quotidien, banal, qu'une conversation. Mais quand soudain on n'a plus rien à dire, quand on se plonge dans ses pensées, alors on ressent une certain gêne. L'autre nous met dans l'embarras. Une étrange vibration passe entre lui et nous. Là commence le véritable dialogue, qui n'existe pas sans altération de l'autre. Alors, pour conjurer la peur du jugement ou celle de la mort, on se (re)met à bavarder.
La conversation rassure, car elle éloigne de l'événement. Elle ne brasse que du discours, tandis que devant ce qui est beau, respecté ou saint, on se tait.
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Propositions
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- Converser, c'est se tenir à distance
- Par la touche moderne, la voix reste présente
- La conversation est un genre de discours qui brasse ou mélange tous les autres
- Il faut, pour faire oeuvre, une voix qui s'arrête, ne circule pas
- Par les mains passe une émotion plus originaire que celle des mots
- Il n'y a plus de paysage, il n'y a que des lieux
- La rencontre de Joaquim et d'Anne à la porte dorée (Giotto, vers 1303-05)
- Sainte Conversation, dite La Madone des ombres (Fra Angelico, vers 1443) [Partie supérieure de la fresque]
- Jugement dernier, partie gauche (Fra Angelico, 1431)
- Les morts ne nous parlent pas, ils se parlent entre eux, ils ignorent que nous les entendons
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