Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
Abraham, le patriarche                     Abraham, le patriarche
Sources (*) : Personnages bibliques               Personnages bibliques
Guideon Berto - "La Bague ouverte", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 9 octobre 2005

 

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[A partir d'Abraham, le patriarche]

   
   
   
                 
                       

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1. Une responsabilité infinie.

Abraham vivait à une époque où les hommes croyaient qu'ils pourraient progresser par eux-mêmes, étendre leurs empires et construire par leurs seuls efforts des tours assez hautes pour atteindre le ciel. Ils adoraient les idoles, pratiquaient l'astrologie et enrégimentaient les peuples. Mais lui a choisi de tourner le dos à cette culture. Il a fait le choix inverse, un choix inconcevable pour un Babylonien, incompréhensible pour un chrétien (car indifférent à l'amour), scandaleux pour un philosophe [comme l'a exprimé Hegel] et peut-être encore inimaginable pour un homme d'aujourd'hui. Quel choix? Se dessaisir de tout ce qui auparavant était le plus cher à lui-même et à sa famille : père, mère, terre, fils, prépuce, femme, nom propre, idole et même Dieu. Abraham a accepté de sacrifier sa lignée, de se détacher de tout. Au nom de quoi? D'un événément qui se révélerait à lui (mais plus tard), d'une promesse de bénédiction, d'un engagement dans l'histoire. Abraham est celui qui ne calcule pas, qui n'exige aucune contrepartie tangible pour s'engager. Dans l'ignorance de la suite, il accepte d'inscrire la marque d'une alliance dans son propre corps : circoncision. Il ouvre sa tente aux quatre vents, acceptant une responsabilité infinie à l'égard d'autrui. Que nous le voulions ou non, nous sommes ses héritiers, et l'héritage est irrévocable.

 

2. Le paradoxe d'Abraham.

Fidèle à l'autre lointain, au tout autre, Abraham accepte de sacrifier son propre fils. Au nom du devoir absolu, il est prêt à abandonner le proche. Sa préférence, pour laquelle il ne recevra aucune récompense, aucune compensation, est injustifiable. C'est le paradoxe de chaque homme ou de chaque femme qui engage l'éthique. Il n'obéit à aucune règle générale, mais fait le choix, dans son absolue singularité, de se lier à l'unique. C'est chaque fois une alliance singulière, nouée en secret. Son fils Isaac, lié lui aussi (la ligature), s'engage dans l'alliance, devenue pour lui un secret de famille crypté, inavouable.

 

3. Abraham aujourd'hui.

Peut-être est-il temps, aujourd'hui, de revenir au geste abrahamique, incompréhensible et apparemment fanatique. Jacques Derrida imagine un autre Abraham, plus juif encore que celui de la torah, hors de toute religion, de toute appartenance et même de toute croyance. Il porte au carré ou au cube le désaisissement, dans une supplémentation infinie.

On peut aller encore plus loin, en faisant retentir un rire qui secoue le monde et bouleverse l'art.

 

 

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Propositions

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[Nous sommes tous assignés à l'héritage irrévocable d'Abraham : hospitalité, responsabilité, subjectivité, pardon, secret, silence, mutisme]

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Abraham doit apprendre à se défaire de son père, de sa mère, de sa terre, de son fils, de son prépuce, de dieu et même de sa femme

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Abraham est si attaché à la séparation qu'il impose la circoncision, ce signe ou ce simulacre de castration, à lui-même et à ses descendants

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[L'épreuve d'Abraham (dite aussi sacrifice ou ligature d'Isaac)]

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En acceptant le sacrifice d'Isaac, Abraham sacrifie aussi la loi de la maison : au-delà de l'économie et du calcul, il renonce à toute rétribution, récompense, échange et espoir

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Au moment de sa circoncision, Abraham ressentit, d'un coup de lettre, la lettre h au milieu de son nom

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La révélation abrahamique (Terre promise) n'est pas seulement un événement : elle ouvre et engage l'historicité de l'histoire dans l'horizon messianique

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[Abraham, dont la tente était ouverte aux quatre vents, assume une responsabilité infinie à l'égard d'autrui]

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Tous les jours, pour chaque décision de chaque homme ou femme engageant l'éthique et la responsabilité, le sacrifice d'Isaac continue, mettant en jeu le paradoxe d'Abraham

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Abraham rompt avec son père en se moquant des idoles

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Il faut sacrifier sa lignée pour entrer dans l'alliance

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Dieu punit Moïse, Abraham, Jacob et Rachel au point qui leur est le plus cher : la terre, Isaac, Joseph, Benjamin

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Abraham réunit la transmission et la bénédiction

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Le sacrifice d'Abraham (ou "ligature d'Isaac") est l'épisode le plus fréquemment représenté par les artistes juifs

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Le secret du secret, c'est le respect de l'absolue singularité, la séparation infinie de ce qui me lie à l'unique

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La ligature d'Isaac l'engage dans l'alliance déjà nouée par Abraham, par un lien unique qui restera crypté, secret

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Qu'il y ait encore un autre Abraham, voilà la pensée la plus ultimement juive : plus juive, plus que juive, autrement juive, voire autre que juive

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"Je pourrais, pour moi, penser un autre Abraham" - ou plus d'un Abraham

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Le rire d'Abraham retentit encore, le monde en est secoué et l'art bouleversé

 


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