Ce processus, inspiré par Isaac Louria, est décrit dans le Sefer Haguilgoulim de son disciple Haïm Vital. Il combine la devekut héritée du Zohar et d'Abraham Aboulafia et la réalisation pratique de la métempsychose (transmigration des âmes).

L'âme d'Adam contenait toutes les âmes. Elles ont été dégradées, éparpillées dans la matière, et aussi parmi les hommes. Tout est en exil. En chaque homme, il y a quelque chose de son semblable, disait Cordovero. Le problème est de les rassembler, les remettre à leur propre place. En accomplissant les 613 commandements, l'homme contribue à restaurer les 613 parties de l'âme d'Adam. Les âmes qui ont accompli les commandements ne transmigrent plus. Il y a interrelation entre elles : certaines peuvent en sauver d'autres. La durée de la transmigration peut être raccourcie par certains rites. Les traces des transmigrations antérieures peuvent se lire sur le front, les mains ou l'aura du corps.

La transmigration est liée à l'idée de rétribution. Une âme peut être bénie, mais aussi transférée dans un animal, une plante ou une pierre, ce qui est une forme particulièrement redoutable d'exil. D'autres âmes, regroupées en familles, peuvent s'entraider. Cette interrelation jette la lumière sur de nombreuses histoires bibliques.

Les anciens cabalistes ne croyaient au gilgoul qu'en réparation de certaines offenses principalement sexuelles. Les cabalistes du 16è s ont renouvelé la doctrine qui en vint à exprimer la réalité de l'exil, la galout. il fallait élever l'expérience du juif en exil à un symbole d'exil de l'âme, à une loi de l'univers.

Cette doctrine a eu un grand succès après 1550. L'exil n'est plus une épreuve, mais une mission. Israel est destiné à être asservi par tous les peuples du monde afin de recueillir ces parcelles et de les réunir.