L'Internet ne pense pas, mais il fait écho à d'autres lieux où ça pense. En contribuant au bricolage de nos pratiques usuelles, il les altère, les subvertit, les métamorphose. Cette mutation prodigieuse conduit à repenser la mémoire non seulement comme "stock", mais comme fonctionnement du psychisme dans son rapport à la vérité.
La pensée n'est pas hiérarchisable. Les pensées techniques, poétiques, littéraires, philosophiques ou autre se mêlent et utilisent les mêmes artefacts. En donnant lieu à de nouvelles convergences inattendues, sur le modèle de la convergence musique/informatique, l'Internet contribue à ces mélanges.
Une "cosmopédie" (enseignement sans limite) s'y déploie. En déléguant à l'ordinateur certaines de ses facultés (mémorisation, calcul), elle facilite à la fois un "Je pense" et un "Nous pensons". Le cogito singulier y trouve sa place, et aussi la communauté pensante.
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