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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
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L'écranophile en voix off | L'écranophile en voix off | ||||||||||||||||
CinéAnalyse : Sur les figures du mal radical | CinéAnalyse : Sur les figures du mal radical | ||||||||||||||||
Ozzy Gorgo - "L'écranophile", Ed : Guilgal, 1988-2019, Page créée le 4 juin 1994 La Reine Margot (Patrice Chereau, 1994) - |
CinéAnalyse : l'autre tournure de la beauté | Trop rouge le sang des meurtres, trop politique la douleur du viol, trop beau le film sur la violence ("La reine Margot", film de Patrice Chéreau, 1994) |
CinéAnalyse : l'autre tournure de la beauté | ||||||||||||||
CinéAnalyse : violence | CinéAnalyse : violence | ||||||||||||||||
Cinéhantise : le meurtre, entre loi et hors - la - loi | Cinéhantise : le meurtre, entre loi et hors - la - loi | ||||||||||||||||
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Ceux qui l'ont vu ont été frappés par la violence et le sang. C'est un très beau film, qui frappe surtout par la maîtrise du metteur en scène, maîtrise peut-être excessive, trop étouffante, trop belle justement (comme Isabelle Adjani dans le rôle de la reine Margot est aussi presque trop belle). Un film essentiellement rouge, rouge de sang, sur la cruauté de la Saint-Barthélémy, de Catherine de Médicis (qui assassine involontairement son propre fils Charles IX), un film trop orgiaque, trop enjoué, presque trop moderne. Le sang, toujours le sang. Quand Charles IX est assassiné à l'arsenic, il transpire du sang. J'ignore si c'est possible médicalement, mais cette image du roi dégoulinant de sang par les pores, associée à celle d'Isabelle Adjani en robe de sang, qu'on a souillée le soir de ses noces non pas par le viol, l'amour, la défloration, mais par la brutale violence du massacre de 6000 protestants, cette double image sanguinolente du frère et de la soeur, résume le film. Il faut donc associer sang, violence, viol, consentement, jouissance, échec, religion et pouvoir... (ces termes font le côté shakespearien du film). Prenons la position de la reine Margot, puisqu'il s'agit de ça. Pour elle (je dis bien pour elle), la violence politique est pire qu'un viol. Margot, dans le film, a aimé les hommes et été aimée par eux. Elle a refusé d'être violée par le mari qu'on lui a imposé (Henry IV). Celui-ci a promis de la respecter. Pas de viol donc, du côté de la jouissance de la femme. Mais la Saint-Barthélémy n'est pas qu'un massacre, c'est plus qu'un massacre, c'est l'échec de sa propre jouissance à elle (échec de sa famille, de ses frères, de sa mère), l'échec de toute jouissance. Si l'on peut massacrer 6000 personnes au nom de la politique, comment une jouissance qui ne soit pas un viol serait-elle encore possible? |
Le massacre de la Saint-Barthélémy, in La Reine Margot (Patrice Chéreau, 1994).
Ainsi la Reine Margot est-elle plus souillée par le sang de la Saint-Barthélémy (et le sang dégoulinant de son frère Charles IX empoisonné) que par sa propre défloration. Cette violence est l'échec de toute possibilité de jouissance. Margot semble dire : après ça, toute jouissance personnelle m'est impossible, sauf avec les victimes de la persécution (La Möle, qui a échappé au massacre de la Saint-Barthélémy). Comme si soudain la jouissance était marquée de mort, et qu'alors Margot se rende compte qu'elle ne pouvait jouir qu'avec l'autre. D'une certaine façon, la Saint-Barthélémy lui fait découvrir l'interdit de l'inceste (la situation de jouissance incestueuse où elle était plongée tant que sa famille restait avec elle plongée dans le vice). Elle découvre en même temps l'altérité, l'horreur de la violence politique et l'interdit. La violence politique est pire qu'un viol. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Films CinemaChrono 1994.CH.ERE MelissaVaccinJH.MLK CinemaBeauJG.LKD ProViolencePN.KJD PireCruauteGD.KDF zm.Chéreau.1994 Rang = YChereauGenre = MK - NP |
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