Au Moyen Age, l'Ecriture a deux faces. Sa face attrayante, superficielle, se présente comme une histoire (historia), un récit, une scène théatrale. Elle n'est qu'un premier pas après lequel tout reste à comprendre. Après ce premier niveau de sens (sur quatre) commence la science des figures : allegoria, tropologia et anagogia. La foi s'édifie sur ces trois niveaux supplémentaires.

Pour Alberti dans son Della Pittura, la figure n'est plus un abîme de significations comme elle l'était pour Saint Augustin et comme elle le sera encore pour Fra Angelico quelques années plus tard. Elle est réduite à une configuration du monde visible. Le vocabulaire géométrique remplace la théologie. Tout l'univers théorique de la peinture est déplacé. Le lieu albertien n'est plus qu'une qualité inhérente aux surfaces. Il concerne plus la vue des choses que les choses elles-mêmes. Les mystères théologiques ne concernent plus en rien la peinture. L'âme exprimée dans une peinture est réduite à la composition des mouvements du corps. L'"istoria" albertienne n'a plus rien à avoir avec l'exégèse médiévale; elle devient humaniste. L'histoire ne s'oppose plus à la vérité. Devenue vraisemblable, elle s'oppose à la fiction. C'est une fonction rhétorique.