Il ne s'agit pas du savoir au sens platonicien ou spinoziste.

Pour Heidegger, notre intimité avec le réel est déjà une compréhension. Les modes déficients de la compréhension en font aussi partie. La compréhension est une façon d'accéder. Pour accéder, il faut que le mouvement de l'esprit se projette vers les choses. Nous saisissons un objet (compréhension ontique) grâce à un schéma a priori qui n'est pas un objet, mais l'essence de la chose (la connaissance ontologique).

La compréhension de l'être n'est pas purement théorique. Elle est un événement où sa destinée est engagée. L'être de chaque existant est son essence, ce qui implique de saisir la signification du verbe être.

Il y a plusieurs modes de comprendre : implicite (pré-ontologique) ou explicite (authentique). Le passage de l'une à l'autre est le drame de l'existence humaine. La compréhension de l'être est le mode d'être même de l'homme. Elle détermine non l'essence, mais l'existence de l'homme.

C'est en l'homme que la compréhension de l'être se fait. Une telle compréhension n'est pas un acte de connaissance de type sujet/objet : elle est la temporalisation du temps, l'effectivité même de la compréhension.