Internet a été créé à l'initiative de l'armée américaine. Il a, dès le départ, été politique. Cette origine ne s'oublie pas, elle perdure dans son mode de fonctionnement et ses idéaux. Mais les innombrables choix éthiques, sociaux ou esthétiques dont il est le produit ne sont pas coordonnés. Exécutés en parallèle, il ne sont pas alignés sur une finalité ou sur un objectif prédéfini. Leurs effets sont imprévisibles.
Une e-citoyenneté existe déjà. Le citoyen du Net (netoyen ou netizen) n'est pas émancipé du territorial. Il n'échappe ni à la souveraineté des Etats ni à la surveillance des institutions, mais son poids est suffisant pour faire émerger de nouveaux modes de gouvernance, de nouveaux enjeux économiques, marchands et non-marchands, influencer leur fonctionnement et réinterpréter leurs idéaux.
Le Réseau est aussi horizontal que vertical. Il est compatible avec un certain degré de désordre et accepte une certaine dissémination du pouvoir, qui s'exerce par assentiment plus que par vote.
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