Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

 DERRIDEX

Index des termes

de l'oeuvre

de Jacques Derrida

Un seul mot - ou un syntagme.

         
   
Derrida, sa Cabale cachée                     Derrida, sa Cabale cachée
Sources (*) : La pensée derridienne : ce qui s'en restitue               La pensée derridienne : ce qui s'en restitue
Pierre Delain - "J.D. : un héritage à venir", Ed : Guilgal, 2018, Page créée le 13 décembre 2005 Derrida, judaïsme, judéités

[La Cabale cachée de Jacques Derrida]

Derrida, judaïsme, judéités Autres renvois :
   

Occurrences de la Cabale dans l'oeuvre de Jacques Derrida

   

La Cabale juive

   

Derrida, le judaïsme

Le corpus derridien : ce qui ne répond pas Le corpus derridien : ce qui ne répond pas

Derrida, le retrait

Orlolivre : comment ne pas étudier ?               Orlolivre : comment ne pas étudier ?    
                       

0. Affinités électives.

Imaginer trouver sous le discours, un autre discours, sous le propos un autre propos, sous la structure une autre structure, serait naïf, injuste et certainement peu compatible avec une pratique déconstructive. Il s'agit pourtant de quelque chose comme ça, à condition que dans "autre discours", autre soit porteur d'une hétérogénéité irréductible qui exclut tout repos, toute stabilisation possible. Comment arriver à ce résultat?

D'abord, rassurons le lecteur : l'autre discours n'est pas une cabale au sens d'un complot, d'une manoeuvre ou d'une ruse. Il n'est porteur d'aucune maîtrise. Il ne dissimule aucune fuite. S'il porte quelque chose, c'est soit un schibboleth inaccessible, soit une tâche (voire une éthique). Pour parler le langage courant, il sécularise.

 

1. Retrait, secret.

La question du retrait hante la Cabale. Qu'est-ce qu'un Dieu dont le nom surgit à partir de rien? On retrouve, chez Derrida, une interrogation comparable, tout aussi inépuisable, sur l'origine ou l'impossibilité du commencement, sur la première fois, son invention, son avènement, le don comme effet de rien, etc.

Il y a, chez Derrida comme dans la Cabale, un souci permanent du secret, un secret intraitable, hors d'atteinte, dont on ne peut témoigner qu'en le nommant : une expérience performative, éventuellement mystique ou athée.

 

2. La trace.

En septembre 1963, Lévinas publie son texte La trace de l'autre. Ayant à peine eu le temps de l'évoquer dans son essai Violence et métaphysique, Derrida y fera écho par un autre concept, l'archi-trace, qui lui aussi fait date dans l'émergence de la grammatologie. Cette thématique de la restance, au-delà de toute ontologie, est l'un des points de passage de la Cabale dans le texte derridien. Ni Lévinas, ni Derrida n'étaient des cabalistes, et pourtant ça passe. A partir de la trace, la restance se dissémine (c'est sa loi), elle laisse un reste qui ressemble au rechimou ou aux écorces vides (klipot) de la Cabale lourianique.

 

3. Théologie négative.

Jacques Derrida a choisi Jérusalem pour prononcer sa conférence sur "la trace dans son rapport à la théologie négative", conférence dans laquelle il annonce plusieurs fois qu'il ne parlera pas de ce qui lui est le plus proche : le Juif, l'Arabe. Pourquoi ne pas en parler, si ce n'est pour le mettre dans cette position du reste, du rien ou du retrait d'où émane la brisure? Il développe une pensée indéterminée, une pensée blanche où le rien (contrairement à celui de la théologie négative) doit rester irrécupérable. On ne peut le transmettre ni à un disciple, ni à une église. Sa trace n'advient qu'en s'effaçant, en devenant cendre. Bien qu'elle soit hantée par le nom de Dieu, il ne faut pas en parler. Tout ce qu'on peut faire, c'est invoquer cet événement qui aura rendu la parole possible, creuser le lieu inintelligible, le sans lieu insensé de la prière, du vide sans essence ni transcendance où prend place l'apostrophe, l'adresse à l'autre.

Cette hantise d'un lieu absent n'est pas seulement une rhétorique. En comparant, quasi-explicitement, la langue de la déconstruction à une langue sacrée, Derrida a laissé entendre qu'il y aurait sous cet idiome une puissance enfouie, un abîme sans fond qui pourrait, comme l'explique Gershom Scholem à propos de la langue hébraïque, se réveiller sans prévenir. Comme l'hébreu ancien, la langue de la déconstruction pourrait laisser venir un pouvoir de nommer, un nom ou le nom d'un nom qui se retournerait violemment contre ceux qui la parlent.

 

4. Arts.

Tout part du déclenchement. Avant même que n'émerge la possibilité d'un sujet, une instance engage, acquiesce, interroge : un "Qui". Mais cet événement, cette arrivance absolue n'est ni certaine, ni continue. La déconstruction s'inscrit dans la même veine. Elle ouvre une question qui n'est ni une méthode, ni un style, ni des thèses, ni une définition : rien qui ne soit défini à l'avance.

Dessin, écriture, texte, langage et société, et même photographie tiennent à un retrait, à un mouvement de différance entretenu par une colonne invisible. Que reste-t-il de ce mouvement? Une émanation qui se diffuse comme moi ou comme regard en s'écartant de l'origine, comme le point sur le (i), le rapport sexuel ou le nombre quatre, qu'on retrouve dans la Cabale. Il arrive à Derrida d'appeler "phallus" ce point, le mot étant pris dans le sens cabalistique de "semence".

Il en va de même pour la peinture à l'oeuvre : avant tout produit, tout symbole, tout contrat, elle offre une alliance originaire (ou pré-originaire). C'est ainsi que, entre néant et néant, les Souliers de Van Gogh font marcher.

Convoqué pour décrire les impouvoirs de l'oeil, un retrait inaugural fonde l'hypothèse de la vue, selon laquelle un aveuglement précède toute graphique, toute traçabilité.

 

5. Du retrait à la marche.

En détruisant la langue unique, le Dieu de Babel impose sa dissémination. En ce lieu vide (celui du souverain) arrive la loi, silencieuse.

De même qu'il n'y a rien en-dehors de dieu, il n'y a rien en-dehors du texte. Le texte, dans sa multiplicité, fabrique de l'extériorité en s'auto-affectant, en se réfléchissant, en se retirant de lui-même. Il s'écrit dans une autre langue, où l'on ne distingue plus entre lui et son auteur.

Cette singulière mise en oeuvre revient pour l'Entziehung ou l'ouverture du chemin heideggeriens, ou encore pour certaines oeuvres spéculatives de Freud (le septième et dernier chapitre d'Au-delà du principe de plaisir).

 

6. Pardès.

Comme les cabalistes, Derrida rapproche la philosophie de la tradition hébraïque et ses quatre niveaux d'interprétation. Il assume l'héritage de sa filiation jusqu'à envisager d'écrire un Livre d'Elie sur la circoncision, jusqu'à se dire qu'il pourrait enseigner, lui, aux quatre rabbins revenus du Pardès.

On peut jouer de la permutation des lettres, de la répétition des nombres ou construire un nom indicible sans être mystique. C'est le travail de la déconstruction : faire jaillir une extériorité du texte même.

On sait que la valeur du tétragramme יהוה en guematria est 26. Plusieurs textes de Derrida mettent en jeu ce chiffre : Foi et savoir (organisé en 52 paragraphes numérotés (le double de 26) et deux séries d'aphorismes repris dans Psyché 2. Cela est-il dénué de signification?

L'oeuvre derridienne était déjà annoncée dans ses noms, ou plus exactement ses prénoms, toujours interprétés selon la veine hébraïque. Ainsi les deux syllabes de Jacques condensent Jacob et Isaac, et son prénom hébreu, Elie, est déjà à l'oeuvre dans l'oeuvre prophétique qu'il annonce. Parmi les innombrables jeux sur son nom, citons le mot déjà, qui peut être lu comme un anagramme, une sorte de devise qui renvoie à l'inversion de ses initiales (JaDe). Dans le nom de Derrida, déjà, une Cabale cachée est écrite.

 

7. Autres concepts.

On voit que l'essentiel n'est pas ce que Derrida dit explicitement de la Cabale, mais la part éloignée, distante, pas vraiment dissimulée de son œuvre, quoiqu'accessible seulement à ceux qui ont l'oeil pour le lire derrière certains mots : l'innommable, l'effacement, la voix, le point, la mise en abyme, l'indicible ou la lettre. Plus j'avance, plus la liste s'allonge, sans que je sache si je m'approche ou si je m'éloigne du sujet. Par exemple :

- l'inconditionnel derridien, qui s'inscrit peut-être dans l'étude de la torah "pour son nom" (lichmah).

- les concepts de littérature ou de dissémination, qui renvoient à la formulation de la torah surabondante comme la mer.

- Abraham et l'hospitalité; Abraham, la ligature d'Isaac et la responsabilité.

- le coeur, cité dans les Evangiles, lieu ambigu du tremblement et du battement, comme le lev hébraïque.

- la thématique de l'à-venir, avec son eschatologie messianique.

 

 

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Propositions

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[Derrida, retrait, effacement]

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[Derrida, théologie négative]

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Le commencement est un déclenchement de texte, où la présence n'est jamais présente

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Il y a, dans le texte ou l'écriture, une instance qui engage, acquiesce, interroge, un "Qui" d'avant toute autonomie possible du sujet : ni subjectif, ni humain

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La première figure de l'arrivant absolu, de l'origine d'un monde, c'est la naissance d'un enfant

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Il est impossible de commencer

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Loi de la dissémination : tout commence par une doublure

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La déconstruction derridienne résulte de la sécularisation des théories de la Cabale sur le texte

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La déconstruction n'est pas une méthode : elle est l'ouverture d'une question, un style, c'est-à-dire rien

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"Il n'est rien en-dehors du texte" soutient la Cabale, et aussi Derrida

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Un retrait (tsimtsoum) maintient à jamais l'espacement qui génère le texte

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Le (i) est la lettre qui s'écarte de son propre

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La Cabale fusionne l'auteur (Dieu) et le livre (la tora), tandis que Derrida résorbe l'auteur dans le texte, lui conférant son infinité

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La dissémination passe par une colonne transparente, réfléchissante - phallus vidé de lui-même ou tour de Babel - où se joue le déplacement des marges

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Dans le rapport à la loi comme dans le rapport sexuel, le Tabernacle reste vide et la dissémination fatale

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Le don est l'effet de rien : imprévisible et inexplicable, il doit, comme l'événement ou la création, perturber l'ordre des causalités

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Le champ linguistique émerge, dans l'oeuvre de Rousseau, comme la langue et la société : par une initiative absolue, une décision arbitraire et extérieure

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Il y a dans le texte de Freud "Au-delà du principe de plaisir" sept chapitres - comme dans le récit biblique de la création

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Avant nous, "il aura fallu parler"; mais de la trace de cette nécessité, de cette injonction immémoriale qui n'arrive qu'à s'effacer, "il ne faut pas parler"

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S'"il y a" du moi ou de l'objet, c'est par restance de la trace - au-delà de toute ontologie

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Même si l'on parle pour ne rien dire, même si le discours est négatif, s'il n'a ni sens ni référent, s'il est sans lieu : il a lieu, il est la trace d'un événement qui l'aura rendu possible

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On n'a jamais rencontré le moi nulle part; il n'y en a pas de donné, de sûr, de stable, de constitué - c'est un mouvement dont émane la trace

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Déclaration de Jacques Derrida : "Je dois, à Jérusalem, parler de la trace dans son rapport à la théologie négative - mais sans rien dire du plus proche : le Juif, l'Arabe"

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Pour toute oeuvre, un événement singulier est présupposé : une trace qui n'advient qu'en s'effaçant, n'arrive irréductiblement, dans son idiome, qu'à devenir cendre

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A la limite du temple, une colonne invisible, indéchiffrable, unique, s'extrait de la crypte, travaille l'ordre en son dedans et fait proliférer l'excédent

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Dans "La Dissémination", Derrida commente en abîme un texte de Philippe Sollers qui décrit l'engloutissement de la représentation classique sous le nombre

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La loi est un rien qui, dans un lieu vide, diffère incessamment l'accès à soi

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"Il y a du secret" - un secret sans contenu, hors d'atteinte, intraitable, dont nous ne pouvons témoigner que par l'expérience de son tracement performatif

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Ce qui excède l'époque du logocentrisme (celle qui, comme histoire, clôt le savoir) n'est rien : ni la présence de l'être, ni le sens, mais autre chose qui n'a pas de nom

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Pour parler du nom de Dieu, il faut inventer une autre langue et une autre syntaxe

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Dieu a lieu en un lieu sans être et sans lieu, un lieu qui n'est pas Dieu, une atopique inintelligible, insensée, folle

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"La constance de Dieu dans ma vie s'appelle d'autres noms, si bien que je passe à juste titre pour athée"

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Jacques Derrida réactive indéfiniment l'effet de circoncision : il mêle sa voix à celles des quatre rabbins du Pardès

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Le modèle quaternaire du discours paradisiaque de la "rationalité" juive (pshat - Remez - Drash - sod), "Je l'ai dans le sang"

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Quand Derrida se réfère à la tradition juive, sa fidélité est celle de la déconstruction

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Une pensée de la trace doit aussi pointer au-delà de l'epistémé, par une pensée blanche, neutre, indéterminée, sans poids, qui dise l'époque à venir de la différance

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La différance de Derrida suppose une réception de texte(s) comparable à celle de la Cabale

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Le souverain est celui qui, par une exaction originaire, a le droit de s'exagérer démesurément, de s'augmenter de rien [création ex nihilo]

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Jacques Derrida, dont le prénom commence comme Jacob et finit comme Isaac, est à la fois le fils élu contre la loi et le père qui, en bénissant ses fils pour les protéger, se retire

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Toute phrase négative est déjà hantée par Dieu ou par le nom de Dieu, qui nomme l'hétérogène, l'incommensurable, ce sans quoi l'on ne saurait rendre compte d'aucune négativité

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La théologie négative ne peut échapper à la rhétorique du renoncement au savoir que par la prière, l'apostrophe, l'adresse à l'autre, à un "toi"

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L'apophatique derridienne n'est pas une théologie négative, car la réappropriation du "rien" ne peut qu'échouer

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Tout langage est hanté par un spectre sacré : le pouvoir de nommer, et nous fait vivre au-dessus d'un abîme : le nom de nom, transcendant et plus puissant que nous

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En sécularisant la langue sacrée, les sionistes ont ouvert un abîme sans fond au-dessus duquel ils marchent comme des fous, sans voir le mal sans limite qui pourrait arriver

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[Derrida, le point]

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[Le schibboleth de Jacques Derrida]

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Avec la dissémination, on ne peut compter ni par le un, ni par le deux, ni par le trois : c'est une pratique du quatre qui commence par la dyade

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La restance derridienne laisse un reste qui ressemble au rechimou ou aux écorces vides (klipot) de la Cabale lourianique

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[Derrida, la Tour de Babel]

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La responsabilité commence avec la renonciation à tout échange, tout sens et toute propriété - sans espoir de réponse, de communication, ni de promesse

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On peut traduire, aujourd'hui, l'"Entziehung" heideggerien - ce voilement de l'être - par le mot "retrait", altéré et chargé de tout son potentiel polysémique et disséminant

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Par le mot "retrait", Derrida se confronte à la pensée heideggerienne du chemin et propose un voyage inouï, un "envoyage" (envoi sans dérivation, cheminement, ni retour)

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[Derrida, l'archi-trait]

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Dans la photographie, le tout se retire et ne laisse des traces qu'en forme de fragment

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En photographie, l'effet de réel tient à l'irréductible altérité d'une autre origine du monde dont émane un regard, en un point zéro de l'apparaître

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La "peinture à l'oeuvre", c'est là où, de néant à néant - pariant sur le disparate, sur un reste crypté, secret, idiomatique -, les Souliers font marcher

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Un Livre d'Élie (non biblique), signé Jacques Derrida, est resté sous forme de carnets

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Lire la Cabale comme dissémination, c'est-à-dire de façon athée, c'est la réduire à sa textualité, en ruiner le centre hégémonique, en subvertir l'autorité comme l'unicité

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[Derrida, la Cabale]

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