Notre temps, comme la modernité, a toujours été double. L'espace aussi et l'art aussi. Ils sont pris dans une structure qui, dans le même mouvement, les préserve et les détruit. Cette duplicité entretient dans chaque oeuvre une transformation permanente.
Cette circulation n'efface pas les parcours usuels de l'histoire de l'art : nous naviguons parmi les artistes, les courants historiques, les traditions, les regroupements nationaux ou locaux, les styles et les modes.
Prendre pour objet l'oeuvre elle-même permet d'éviter une question métaphysique du genre : Qu'est-ce que l'art? et de la décaler vers une autre question du genre : Si l'art se meurt, pourquoi les oeuvres bougent-elles encore? Elles bougent, elles changent, elles se répliquent les unes aux autres.
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