Schapiro s'intéresse à la constitution du signe. Les éléments "non mimétiques", dit-il, y contribuent. Mais la liste de ces éléments "non mimétiques" est si large (y compris par exemple le contour des objets représentés, la touche, la couleur) qu'on voit mal quels sont les éléments "mimétiques" qui ne font pas partie de la liste. Certes, des conditions de représentation a priori sont données, mais les artistes sont libres de construire des écarts par rapport à ces conditions intrinsèques. Ils ont multiplié les usages possibles du cadre. Ils jouent sur les propriétés du fond. Une répartition du vide crée une tension visuelle, un choix de composition verticale, d'axe ou de direction modifie l'ordre des valeurs, etc... On peut aussi modifier les échelles relatives et la répartition des figures dans l'espace. Même les véhicules matériels de l'image (lignes et taches de peinture) sont des marques artificielles, comme le montre la technique impressionniste, qui n'est pas mimétique dans les détails, mais vise à rendre certaines sensations et apparences. Des éléments qui semblent mimétiques sont repris par l'art abstrait dans son propre modèle de pensée.