Derrida
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TABLE des MATIERES :

                            NIVEAUX DE SENS :

                     
                     
Le cadre, convention précaire                     Le cadre, convention précaire
Sources (*) : Chaque oeuvre transforme l'art               Chaque oeuvre transforme l'art
Jean-Yves Davy - "Les angles de l'art", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 20 février 2006

 

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Le cadre (ce qui s'en éparpille)

[Le cadre est une convention qui ne délimite une oeuvre que pour souligner sa fragilité]

Le cadre (ce qui s'en éparpille) Autres renvois :
   

Derrida, le cadre

   
   
Orlolivre : comment ne pas se parergonaliser ? Orlolivre : comment ne pas se parergonaliser ?
                 
                       

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- Jean-Yves : La présence d'un cadre autour d'un objet nous semble naturelle. Mais de même que le fond, la forme, les marges, le contour ou la symétrie, c'est un artefact, une convention qui peut changer, évoluer ou disparaître. Il est associé à d'autres éléments comme le titre, la légende, le cartouche, etc... qui commandent la place de l'oeuvre dans les musées et ailleurs. Fait-il ou non partie de l'oeuvre? C'est un vaste sujet de discussion. Certains disent qu'il contribue à fabriquer de l'illusion (illusion de la représentation, mais aussi du simple fait que cette oeuvre est une oeuvre), d'autres qu'il appartient à l'espace du spectateur.

- Roberta : Au mot cadre, je préfère celui de parergon, qui peut désigner tout ce qui se situe au bord d'une oeuvre.

- Jean-Yves : Depuis des siècles, les peintres cherchent à dépasser la limitation matérielle de la toile. En réponse aux commandes qui leurs étaient adressées, ils ont fourni des fresques religieuses, des tableaux d'autel, d'histoire ou de chevalet. Mais quel que soit le thème abordé, ils avaient le souci de faire rentrer l'extérieur dans l'intérieur. Sans même le vouloir, ils ont toujours exploité la fragilité des parerga. Les bords des oeuvres ont été particulièrement affectés par la crise du logos. Exemple : Louis Soutter, qui était considéré comme un fou dans les années 30, apparaît aujourd'hui comme un innovateur de génie. Autres exemples : les expressionnistes abstraits. En agrandissant les tableaux, ils ont repoussé la limite du cadre plus loin que leurs prédecesseurs (sans d'ailleurs aller jusqu'à l'écran de cinéma, qui est carrément centrifuge), tout en ouvrant la voie à l'indétermination, l'effacement, la défaillance, l'effondrement ou la dislocation du parergon. Après tout l'art ne doit-il pas, par essence, ouvrir sur l'inconnu?

- Roberta : Chaque fois qu'on abandonne certaines limites, on en invente d'autres : le hors-champ, les murs de la galerie, le marché, ou encore l'instauration de nouvelles règles écrites ou orales, explicites ou implicites.

- Pascual : D'une part le cadre est indispensable parce que, sans lui, tout s'effondrerait; mais d'autre part, il pervertit les rapports de la partie au tout.

- Jean-Yves : Le cadre est une censure, et comme toute censure il finit toujours par échouer. Soit il est absorbé dans l'oeuvre ou le texte, soit il évoque les tensions qu'il est supposé étouffer.

 

 

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Propositions

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Tous les élements d'un objet d'art visuel peuvent prendre une valeur conventionnelle : cadre, champ, fond, marges, position, orientation, ordre, symétrie, contour ou touche...

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Le cadre comme surface lisse et fermée est un artefact qui hérite des résultats d'une longue culture

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La loi du parergon pervertit les rapports de la partie au tout : la partie entrelace le tout, déborde et fait sauter le cadre

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Le cadre appartient à l'espace du spectateur plutôt qu'à l'espace illusionniste qui se creuse dans ses limites

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Un titre borde et cadre un texte : sa voix commande de haut, elle assourdit et suspend

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Au cinéma, le cadre de l'écran coupe la voix

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Le monde d'une peinture est limité par son cadre, tandis qu'une photographie est photographie du monde

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Rien ne saurait intituler un texte

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Manet fait ressurgir à l'intérieur même du tableau les limitations matérielles de la toile que la tradition esquivait ou masquait

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Pour Louis Soutter, les bords de l'oeuvre ne fonctionnent pas comme limites mais comme fêlures, champs déstabilisateurs où les mots-titres sont des grammes

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Tout musée d'art classique et contemporain fonctionne à la gloire et sous la commande du cartouche

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Pour faire surgir l'événement d'une pure situation de parole, Tino Sehgal impose le respect impératif de limites vocales qui forment le cadre de l'oeuvre

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Au cinéma, le cadrage et les mouvements d'appareils fonctionnent comme censure

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L'écran détruit radicalement l'espace pictural, car il est centrifuge (il prolonge l'espace), tandis que le cadre est centripète (il isole le tableau)

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La révolution dans l'art du 20ème siècle a mis en acte et en oeuvre la dislocation du parergon, entretenue par la crise du logos

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[Le cadre] (ce qui s'en éparpille)

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Les fenêtres de l'art moderne ouvrent sur l'inconnu

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En mettant en question le cadre comme convention non explicitée, l'expressionnisme abstrait américain a redonné à l'art une nouvelle vitalité

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Un cartouche est un acte d'écriture discursive, archive ou document testamentaire qui commémore, explique, décrit, raconte l'histoire ou la structure d'une oeuvre

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En s'intéressant, dans l'image, à la solution d'un problème, Léonard de Vinci devint incapable d'isoler l'oeuvre d'art du grand ensemble auquel il savait qu'elle appartenait

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L'oeuvre prolonge et englobe le cadre

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Une surface opaque peut ouvrir sur l'inconnu

 


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