Selon Freud, c'est la vision des organes génitaux (ou plutôt la crainte de trop les voir) qui suscite la beauté. Selon Derrida, c'est le recul devant le dégoûtant qui entretient notre dépendance à l'égard de la parole, du langage et du système des Beaux-Arts. Mais alors quelles conséquences peuvent avoir l'envahissement par la nudité et la dislocation du logos? Une fascination pour un certain type d'art et de comportement : un art sans cadre, sans bordure, sans arrêt, un art incertain, voire impossible. Cet art, on le déteste, on le rejette. Il nous ennuie, on n'y prend aucun plaisir - et pourtant il s'impose, obstinément, malgré tous les retours du plaisant, du bien-fait et du séduisant. On ne sait plus quoi en dire. Même les critiques d'art ne trouvent plus les mots pour le justifier [c'est dire...]. C'est un art innommable, insaisissable, qui ne peut pas exister. C'est pourquoi cette proposition reste au conditionnel.