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TABLE des MATIERES : |
NIVEAUX DE SENS : | ||||||||||||||||
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Ah, l'art? Que des apories! | Ah, l'art? Que des apories! | ||||||||||||||||
Sources (*) : | L'uvre : halte et mouvement | L'uvre : halte et mouvement | |||||||||||||||
La vie et la mort (Gustav Klimt, 1908) - Notes prises lors d'une conférence donnée par Jean-Luc Nancy le 10 mars 2006 à l'ENS. |
La mimesis nous trompe | L'image d'art est le lieu d'une tension entre mimesis et methexis |
La mimesis nous trompe | ||||||||||||||
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Il y a, dans l'image, pliage interne de la mimesis dans la methexis et réciproquement. Nulle mimesis n'advient sans la methexis, sous peine de n'être que copie, reproduction, c'est-à-dire même pas mimesis. Une image de la mimesis, ça n'arrive pas sans methexis. La mimesis ne désigne pas la copie, la reproduction d'une forme, elle répond à ceci que toute forme se découpe en se détachant de la compacité impénétrable du fond (une présence égale à soi, sans différence). La copie, condamnée par Platon, présuppose l'abandon d'un inimitable. La mimesis exprime au contraire le désir de l'inimitable. Ce désir est celui de faire monter du fond ce qui ne pourra jamais simplement être copié ou reproduit. Il est possible parce que l'engendrement de la forme de l'image implique l'altérité de la chose qui est à reproduire ou de son idée. Que la forme soit "la forme de ...", c'est ce qui engendre la mimesis proprement dite, inséparable d'une methexis. Le désir d'attraper la vérité de la chose (c'est cela la peinture), réforme la différence entre le fond et la forme, mobilisée en tant que formation du fond, mise en forme du fond, en tant que façon dont le fond peut fondre et venir se fondre dans la forme. Cette montée du fond dans la forme se produit nécessairement moyennant une résonance à laquelle nous participons en tant que regardeurs de l'image. L'image (au sens fort du mot) donne forme à quelque fond, à quelque présence retenue dans le fond. Elle dégage, diffère et désire une présence de cette préséance du fond au fond de laquelle toute forme ne peut être que retenue ou enfouie. C'est ainsi que l'imago romaine est la comparution du mort parmi nous, en tant que mort. Ce n'est pas la copie de son portrait. Cette mimesis de l'imago module nécessairement la methexis par laquelle les vivants partagent l'être-mort du mort (sa force déchirante et hallucinante). Cette methexis fait modèle pour la mimesis. L'image est l'effet du désir de rejoindre l'autre. Elle en ouvre l'espace, elle en creuse la béance. |
On peut traduire methexis (en grec μεθεχις) par participation. Par exemple, un bel objet [un objet particulier] participe de la beauté [la forme générale de la beauté]. Dans les dictionnaires, on trouve généralement la définition suivante : rapport de dépendance essentielle des choses sensibles aux Idées. Bien que des philosophes chrétiens l'aient employé pour signifier le rapport de dépendance ontologique des choses et des êtres envers Dieu, c'est un terme essentiellement platonicien. --- Dans ce tableau de Klimt, la figure se détache sur le fond, mais le fond revient dans la figure.
La différence entre une photo d'identité et une photo dite "d'art", c'est que l'une nous donne une pure identification et l'autre procède du désir de l'autre (le fond). Toute image est l'idée d'un désir. C'est ce qui met en jeu la methexis de la mimesis. Avec l'image, on ne se rapporte pas à un objet, on entre dans un désir, on participe de la tenue (meta-exis) désirante qui fait la tension de l'image. Une image sans tonos n'est pas une image. La disposition profonde de l'image n'est pas celle d'une intentionnalité phénoménologique, mais celle d'une tension ontologique. |
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Création
: Guilgal |
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Idixa
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Nancy ArtQuid RM.ETH OeuvreDArtGM.LGM ArtMimesisTE.NSS T.imitation Rang = KGenre = MR - iVoix |
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