Benjamin cite et illustre une phrase d'André Breton. Avant même l'apparition du cinéma, on utilisait différentes méthodes pour simuler le mouvement. Il fallait beaucoup d'efforts pour obtenir des effets qui sont devenus naturels. Du côté du spectateur, des transformations dans le mode de réception tendent vers les formes d'art qui sont sur le point d'apparaître. Les extravagances ou les outrances qui apparaissent parfois produisent des effets que le public demande, et les effets dépassent la plupart du temps la demande initiale.

Les dadaistes ont essayé de détruire systématiquement l'aura des oeuvres en les avilissant (objets réels dans les tableaux, détritus verbaux). On ne se recueille pas devant des oeuvres qui font l'objet de scandales. L'oeuvre distrait, elle frappe, elle choque. Elle devient tactile et prépare la situation dans laquelle on se trouve devant un écran de cinéma : la toile m'invite à la contemplation, tandis qu'au cinéma les images mouvantes se substituent à mes propres pensées. Ainsi l'oeuvre d'art révèle-t-elle à l'avance ce qui tend à advenir de véritablement nouveau.

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Propositions

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