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Pour dessiner, il faut se vider, laisser sa main se mettre en mouvement, ne pas penser. La technique utilisée est secondaire. Ce peut être une ligne comme Matisse, un rapport de contrastes comme Cézanne, une pliure comme Hantaï. L'important est de laisser le trait se faire tout seul. Dans le même mouvement, la main pense et ne pense pas. Elle ne se préoccupe pas de l'écart entre penser et ne pas penser.
C'est un geste essentiellement différent de l'écriture, car on peut écrire à la machine, mais pas dessiner. Le dessin vient du corps, il va au corps, comme dans les autoportraits de Gustave Courbet.
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Propositions
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- Pour dessiner, il faut se vider de tout, se débarrasser physiquement de tout désir
- Pour éliminer toute trace du moi dans la peinture, il faut abandonner sa main au pliage, se crever les yeux, se retirer dans le silence et l'absence, se vider de l'être
- Chez Courbet, les mains font sentir l'intense conviction qu'a le peintre de sa propre incarnation
- Le dessin est la capacité de la main à surpasser la pensée par un tracé retenant des aspects ordinairement restreints par les significations
- Un substrat d'associations, d'intentions, de souvenirs (sinopie) met en mouvement la pensée qui met en mouvement la main qui dessine
- Il n'y a pas de ligne, le dessin est un rapport de contrastes ou de couleurs
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