S'il est devenu si difficile de faire un portrait, c'est parce que le visage n'a plus de statut clair. Il a toujours résisté a tout pouvoir, mais maintenant, en plus, il se soustrait à l'humanisme. Il s'exprime toujours, derrière le signe, mais ce qu'on reconnaît en lui, ce à quoi l'on sourit, est devenu inexprimable, inconnu. C'est comme si l'on devait s'habituer à une nouvelle sorte de nudité, indépendante de sa forme. Ce visage que la photographie peut reproduire parfaitement n'évoque plus l'humain dans sa simplicité, mais une empreinte sans usage, détachée de la parole.
Artaud rejoint la tradition yahvique au point où le visage se distingue de la face. Les vrais traits ne sont pas visibles.
|