Hubert Damisch cite François Rouan. Une image se raccroche à une autre image, un mot, un signifié. Mais le tableau (au sens de la peinture véritable) n'est pas ce qui fait sens, ce qu'il communique ni même ce qu'il donne à penser ou à voir. L'important est ce qu'il opère, ce qu'il fait, ce qu'il effectue, ce qu'il transforme, ce qu'il déplace, à commencer par le sujet figé dans sa verticalité. Il faut du jeu, c'est-à-dire une substituabilité infinie entre les termes.

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Dans la partie droite de cette Annonciation de Guirlandaio, une porte est ouverte derrière elle qui fait entrevoir un lit - mais le lit lui-même ressemble à une porte close. La Vierge est intacte, mais le voile est à demi-ouvert. Aux livres clos rangés dans l'armoire répond un livre ouvert à côté du sablier. A gauche (vers l'ange, non visible sur cette reproduction), le mur-obstacle s'interrompt pour laisser ouvert une moitié de paysage. On ne sait plus ce qui est intérieur et extérieur. Le tableau est fait pour contredire la perception globale qu'on peut en voir.