Derrida
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TABLE des MATIERES :

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Points d'angoisse                     Points d'angoisse
Sources (*) : CinéAnalyse : En ajoutant encore à ce qui se dissémine               CinéAnalyse : En ajoutant encore à ce qui se dissémine
Stéphane Eladdus - "Un monde sans mère", Ed : Galgal, 2007, Page créée le 6 janvier 1996

 

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Page créée le 15 mai 2006.

L'espace de dissémination

[Les points de fuite de l'espace de dissémination sont des points d'angoisse]

L'espace de dissémination
   
   
   
La perspective immédiate La perspective immédiate
                 
                       

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Certains disent que le monde n'a plus de point d'appui. Ils se trompent. Le point d'appui sur lequel tout repose, y compris notre orientation dans l'espace, c'est l'angoisse. Qu’est-ce que le point d’angoisse? Le moment précis où le sol se dérobe. Je ne sais plus ce que je suis. Est-ce que j'existe encore? C’est un point de brouillage. Les repères s'effacent. Tout est illisible, incompréhensible. J'en suis affecté mais j'arrive à le cacher car il y a ce point. Je brouille les cartes pour éviter l'effroi, ou bien je le noie sous l'abstraction en expliquant que l’angoisse est le point zéro. Ce point se rattache alors idéalement à notre époque pour une raison forte : seule la science peut en dire quelque chose. Ça permet de vivre avec.

On peut se demander s’il est possible de construire sur des bases aussi paradoxales. Mais méfions-nous des évidences. De même que les maisons les plus solides sont construites sur du sable, les mondes les plus solides sont construits sur l’angoisse.

Tout ça ne fonctionne que parce que la société elle-même est fondée sur l’angoisse. Oui, j’ai bien écrit fondée, au sens fort du mot fondement. Faute d’autre fondement, on fonde une société sur l’angoisse, et cela affecte toutes ses représentations, notamment les représentations spatiales. La voix enveloppe le point d’angoisse, et le symbolique enveloppe la voix. On obtient ainsi un espace “armé” plus durable que le béton “armé”, qui est trop rigide et ne résiste pas aux tremblements de terre.

La peinture contemporaine essaie de résoudre le même problème. Parfois le public applaudit, genre Van Gogh, mais d'autres fois il préfère passer, genre Munch, voire oublier carrément. Ce qui émerge de l'angoisse ne peut pas être apprécié par tout le monde, c'est normal. Il faut être un peu pervers. En général, les gens essaient d'y échapper.

L’angoisse est à la fois une cause et une conséquence de la perspective immédiate. On le constate couramment. N'y a-t-il pas des hurlements dans la perspective?

 

 

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Propositions

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Van Gogh peint, non pas des lignes ou des formes, mais les choses de la nature comme en pleines convulsions, et inertes

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L'espace vocal fait proliférer les affects

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Si le "Cri" contamine l'espace, c'est parce qu'il ne peut pas sortir du crâne

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Rosemary's Baby (Roman Polanski, 1968) - On exhibe les preuves d'angoisse, de crainte qu'il n'y ait plus de sujet pour l'éprouver

 


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