En rapprochant le surmoi de la loi, Lacan se situe dans une longue tradition qui commence avec Saint Paul. Le pécheur ne faute pas contre la loi, mais en fonction de la loi. En la transgressant, il la met en valeur, il la confirme; et il la détruit, il la troue, une duplicité qui est celle du surmoi lui-même. Avec lui la loi est pur signifiant, point-trou discordant, dépourvu de sens.
Dans ses rapports avec la loi, il apparaît d'abord sous la forme de la censure qui coupe en deux les systèmes symobliques : une part reconnue, accessible, et une autre interdite. Il est lui-même double : en partie causalité du sujet, en partie introjection des éléments culturels et éthiques d'une société; une face contraignante une autre face exaltante.
Ainsi s'instaure la voix de la conscience, cette figure féroce, tyrannique, assise sur les arrêts et les inhibitions du sujet.
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